L’immigration finira-t-elle par être exclue des sujets abordables dans le champ du débat démocratique français ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L'immagration est-elle tabou ?
L'immagration est-elle tabou ?
©Reuters

Politiquement (in)correct

Le magazine Valeurs Actuelles risque d'être condamné par la justice pour "provocation à la haine" après avoir publié une couverture représentant une Marianne voilée. Tout le monde s'accordera pour dénoncer la lourdeur d'approche de ce thème par l'hebdomadaire. Pourtant l'affaire est révélatrice de la difficulté de débattre de l'immigration en France, notamment en l'absence de chiffres concrets.

Laurent Chalard

Laurent Chalard

Laurent Chalard est géographe-consultant, membre du think tank European Centre for International Affairs.

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Guylain Chevrier

Guylain Chevrier

Guylain Chevrier est docteur en histoire, enseignant, formateur et consultant. Ancien membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut conseil à l’intégration. Dernier ouvrage : Laïcité, émancipation et travail social, L’Harmattan, sous la direction de Guylain Chevrier, juillet 2017, 270 pages.  

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Atlantico  : Le tribunal rend ce mardi 3 février son jugement après la Une de Valeurs Actuelles présentant une Marianne voilée et qui vaut à l'hebdomadaire d'être poursuivi pour "provocation à la haine envers les musulmans". Il lui est notamment reproché d'avoir utilisé de faux chiffres pour soutenir l'idée d'un regain de naturalisations dans une optique électoraliste. Que vaut ce débat sur les chiffres quand on sait que les statistiques ethniques sont interdites en France ?

Guylain Chevrier : Le magazine Valeurs Actuelles, accusé d’être spécialisé dans l’islamophobie depuis quelques années, est effectivement poursuivi par l’Union des Étudiants Juifs de France pour une couverture représentant “Marianne” en niqab avec comme titre : "Naturalisés. L’invasion qu’on cache”. Effectivement, on peut considérer que le magazine Valeurs actuelles n’y est pas allé de main morte, mais selon une logique de provocation qui va avec un climat sur la question épineuse de l’immigration qui tend à une sorte de confiscation du débat démocratique nuisant à la possibilité de poser des questions essentielles sur ce sujet, y compris qui peuvent fâcher.

Autre chose est de l’accusation de faux chiffres, le Tribunal jugera. Mais la question des régularisations qui peuvent être facilitées aujourd’hui ou des naturalisations qui n’ont cessé d’augmenter depuis une vingtaine d’années, est une affaire de choix politiques essentiels méritant réflexion et débat public. Il en va de désigner la France comme une destination prioritaire ou non pour les migrants. Le débat autour de faux chiffres ne saurait masquer la réalité d’une immigration qui pèse lourd sur les enjeux politiques, économiques et sociaux de la France, et implique une politique d’accueil, d’intégration et de contrôle des flux migratoires qui n’est pas secondaire.

Laurent Chalard : Contrairement à d’autres pays développés, la France a un gros problème statistique concernant l’immigration, dans le sens qu’elle n’a pas mis en place les outils adéquats pour pouvoir déterminer de manière sérieuse et incontestable les flux d’immigrés en France, que ce soit au plan national ou local. En conséquence, il s’en suit un flou statistique qui permet à tout le monde (journalistes, politiques, religieux…) de dire tout et n’importe quoi en fonction de ses opinions personnelles et du message que la personne souhaite faire passer. Concernant Valeurs Actuelles, ne connaissant pas en détail le dossier, je ne peux me prononcer sur la validité de leurs données, mais cela ne change pas grand-chose au fait que, tant que nous n’aurons pas de chiffres fiables, ce type de débat est sans intérêt.

En quoi cette interdiction des statistiques ethniques participe-t-elle d'une volonté d'éviter tout débat sur le sujet ?

Guylain Chevrier : Je crois que le rejet des statistiques ethniques protège les valeurs républicaines contre le risque de traiter les problèmes selon la couleur, l’origine ou la religion des citoyens. En adopter le principe, ce serait faire voler en éclat le principe d’égalité qui se trouve au sommet de nos institutions, et conditionne l’ensemble des droits et libertés fondamentaux qui sont les nôtres. Ce n’est donc pas un détail mais l’engrenage d’un nouveau choix de société que l’on ne distingue pas toujours bien derrière les discours des uns et des autres qui en minimisent la portée. Donc, ce serait franchir de mon point de vue le Rubicon.

Certains peuvent entendre refuser cette démarche au nom de ne rien vouloir voir ou être pour celles-ci afin de ne montrer qu’une partie émergée des problèmes, pour appuyer dans le sens d’une victimisation  nourrissant la revendication de la discrimination positive qui, à terme, produit une société séparée sur le fondement de groupes identitaires concurrents. Ce qui serait une catastrophe pour notre vivre-ensemble. Les statistiques ethniques constituent le commencement d’une nouvelle société dont l’enjeu doit être clairement énoncé, avec ses risques. Mais pour ne pas tenter ceux qui voudraient par là montrer ce que l’on cache sur l’immigration, relativement à ce qu’elle peut poser comme problèmes à résoudre pour notre société, il faut permettre un véritable débat sans tabou sur le sujet, en arrêtant d’utiliser l’intimidation par des procès de toutes sortes. Il faut que l’affrontement des idées et des chiffres, des valeurs et des causes, puisse avoir lieu et que les Français puissent juger, vraiment. Qu’ils ne soient pas pris en otage par omission en leur disant "circulez, il n’y a rien à y voir !", ou à travers un "immigré" désigné comme bouc-émissaire d’une colère sociale que l’on détourne de son but à souhait. L’immigration est devenue un fond de commerce électoral pour toute la classe politique, extrêmes en première ligne, dont on montre ainsi les coutures que l’on veut, selon d’où on parle et ce que l’on entend en retirer.

Laurent Chalard : Plus que l’interdiction de "statistiques ethniques" (il est difficile de définir une grille scientifique d’ethnicité), c’est surtout l’absence de volonté d’améliorer la qualité des statistiques existantes sur l’immigration et parallèlement de mieux les utiliser qui pose problème. Comme l’a montré le travail de la démographe Michèle Tribalat, on peut potentiellement tirer une information statistique intéressante à partir des données déjà existantes, même si cela demeure insatisfaisant par rapport aux besoins.

Il semblerait que les autorités politiques, mais aussi les organismes statistiques nationaux comme l’INED ou l’INSEE, où l’autocensure sur ces sujets est très forte, manifestent une volonté de ne pas savoir pour ne pas voir. Depuis les années 1980, le meilleur moyen que les politiques ont trouvé pour lutter contre l’extrême-droite et son rejet de l’immigration a été la politique de l’autruche, c’est-à-dire de faire comme s’il n’y avait pas d’immigration en France et que donc cela ne conduisait pas à l’émergence d’une société multiculturelle, qui aurait dû entraîner des adaptations de notre modèle républicain. En conséquence, il n’y avait pas nécessité de débat puisque la question n’existait pas !

Qui aujourd'hui ose vraiment débattre d'immigration et où ? Quel traitement en font les médias ?

Guylain Chevrier : Regardons comment la désignation dans notre société par le Premier ministre d’un "apartheid" en France, relevant de ghettos sociaux et ethniques, a été interprété immédiatement comme le résultat d’une volonté avouée d’exclusion de certaines populations par la République. Pourtant, ce n’est pas la République qui a encouragé les migrants à venir sur notre sol, à se regrouper sur un mode communautaire à caractère religieux touchant essentiellement une partie de l’islam de France. On peut y voir les effets d’une crise économique qui fabriquent parfois des ghettos sociaux sous le signe d’une crise des repères communs constituant un effet d’aubaine à une reprise en main religieuse de populations, dont l’origine de pays de religion musulmane a fait se traduire ces situations en ghettos identitaires. N’oublions pas non plus d’ailleurs le rôle de trop d’élus dans un clientélisme qui surfe sur les communautés. N’oublions pas non plus d’ailleurs que les zones urbaines sensibles ne représentent que 7% de la population nationale et que 85% des pauvres vivent en dehors de ces zones, sans parler encore des 20% de ceux qui vivent dans les espaces ruraux avec un fort taux de pauvreté. La chose est complexe et mérite là, réflexion, y compris sur la place que la France donne à l’immigration comme politique dans l’action publique.

On assiste aussi régulièrement à des opérations qui visent à imposer le silence sur ce sujet. Si l’on se remémore le reportage de John-Paul Lepers sur France 2, il y a peu, expliquant qu’il n’y aurait aucun lien entre immigration et délinquance, et que de penser l’inverse relèverait d’un sentiment d’inspiration inconsciemment raciste, la pression idéologique atteint ici une sorte de paroxysme qui interdit toute analyse poussant plus loin le bouchon. Pourtant, il suffit de regarder les chiffres du ministère de l’intérieur pour prendre connaissance du fait que, en 2014, ce sont 18,7 % des écroués qui sont étrangers. Sans aucune volonté de stigmatisation, il y a là un questionnement à avoir sur le fait que ce chiffre révèlent bien qu’il y a là un problème, qu’on l’interprète comme étant le fait d’une ségrégation selon certains ou de situations qui poussent, par différents biais, des personnes qui se trouvent en France en précarité et en difficulté d’intégration sociale en prison. Ne faut-il pas alors limiter le nombre de ceux qui risquent de rencontrer ces situations en venant sur notre territoire ? Les déboutés du droit d’asile (80% des demandeurs) ou les mineurs isolés étrangers (mineur sans autorité parentale sur le territoire national) devenus majeurs qui ne peuvent être régularisés, voire les majeurs qui ont tenté de se faire passer pour mineurs pour bénéficier du statut de mineurs isolés étrangers qui restent comme irréguliers, se trouvent nécessairement en situation de risques multiples, sans compter ceux qui arrivent comme clandestins sur notre territoire sous le signe d’une immigration à caractère économique alors que nous connaissons une économie de sous-emploi chronique. La maitrise des flux migratoires devient alors prioritaire et donc, de ne pas donner de signes incitatifs en forme d’appel d’air, qui attirent dans le contexte mondial actuel, des candidats à l’exil.

Laurent Chalard : Les personnes qui débattent de l’immigration sont principalement des personnes situées à l’extrême-droite sur l’échiquier politique, ce qui sous-entend qu’il ne peut y avoir débat, puisque pour qu’il y ait débat, il faut que toutes les couleurs politiques soient représentées. Or, à gauche, en-dehors du géographe Christophe Guilluy ou d’Edwy Plenel, qui adopte une posture résolument favorable à l’immigration, il n’y a pas grand monde qui ose s’exprimer sur la question.

Les médias évitent d’en parler et ont tendance à ne laisser s’exprimer que les personnes les moins sérieuses possibles et les moins légitimes sur la question, Eric Zemmour, par exemple, accumule les bourdes statistiques, ce qui permet, en théorie, de contrer facilement leur discours et de montrer le manque de crédibilité des personnes éventuellement peu favorables à l’immigration. Il y a une volonté de ne pas laisser s’exprimer des personnes modérées et abordant la question de manière pragmatique car elles risqueraient de dire certaines vérités que nos élites ne souhaitent pas entendre comme par exemple leur gestion catastrophique des flux d’immigration depuis les années 1970.

Comment expliquer que tous ceux qui acceptent de se frotter à la question de l'immigration soient systématiquement renvoyés dans le champ du racisme ?

Guylain Chevrier : Bien sûr, en matière d’asile et d’accueil, on touche à des valeurs collectives qui sont un marqueur non seulement de la gauche mais de la France républicaine, plus encore, de droits internationaux essentiels en termes de droits de l’homme.  La France est toujours entre la première et la troisième place dans ce domaine, et la première en nombre de personnes étrangères accueillies au regard de sa population. C’est donc une question très sensible au pays des droits de l’Homme. La France a un rôle à joué ici, c’est une tradition qui n’est pas à remettre en cause, pour autant, il y a des nœuds à démêler.

Par exemple, avec la fin de l’ouvrier comme icône de la lutte des classes on a glissé à gauche vers l’immigré comme nouvelle icône du damné de la terre, sorte de cause universelle face à la mondialisation, sur un mode de la culpabilisation des peuples des pays riches du nord au regard des pays pauvres du sud. L’immigration devrait être acceptée dans ce contexte comme l’effet postcolonial d’une histoire qui aurait fait les pays riches. On oublie dans ce tableau les pauvres des pays riches, les exclus, qui existent bien, et d’une richesse fort mal répartie sur la planète et dans notre pays, qui ne saurait amener à une telle grille de lecture simpliste. Cela convient très bien aux tenants d’une mondialisation qui voient dans l’immigré le symbole de la transgression des frontières et de l’effacement des Etats-nation, en termes d’intervention régulatrice vis-à-vis du marché, dans un monde gouverné uniquement par ce dernier. On pourrait dire que la gauche n’a pas encore entamé une réflexion à ce sujet qui l’amènerait à prendre conscience qu’en faisant de l’immigré un totem, elle rend un service formidable à une logique libérale qui ne rêve que de la fin des frontières en faveur de la libre circulation des hommes comme des capitaux pour mieux exploiter, d’un monde dont les seuls frontières soient celles de l’argent roi. Au lieu d’être pour une immigration sans frontière, il faut développer une politique de coopération avec les pays de départ qui endigue ce phénomène, en même temps qu’une politique rigoureuse de maitrise des flux migratoires.

Laurent Chalard : Ce n’est pas tant tous ceux (ce n’est pas le cas d’Edwy Plenel), que ceux qui s’expriment sur le sujet de manière critique, c’est-à-dire qui sont défavorables ou peu favorables à l’immigration. Comme l’explique bien le politologue Laurent Bouvet dans la conclusion de son dernier ouvrage L’Insécurité Culturelle, dans le cadre d’une démarche scientifique, l’immigration doit être abordée de manière neutre. Ce n’est ni quelque chose de positif ou de négatif. C’est un fait, qui a, comme tout autre processus, des effets positifs et négatifs. Or, dans une partie de la presse, il y a un manque de recul. Beaucoup de journalistes dans le cadre du "politiquement correct" ont intériorisé le fait que l’immigration serait forcément positive, ce qui fait que toute personne remettant en cause ce caractère est immédiatement perçue comme raciste. C’est du terrorisme intellectuel pur et simple, qui empêche la construction d’un débat public serein, élément pourtant indispensable pour avancer.

Les Français ont pourtant récemment défilé par milliers en faveur de la liberté d'expression. N'y a-t-il pas ici un décalage presque schizophrène ?

Guylain Chevrier : Pour le parquet comme pour les plaignants, dans l’affaire du magazine Valeurs Actuelles, la couverture était une provocation à la haine envers les musulmans. Attention là, à une condamnation qui pourrait donner valeur juridique au terme « islamophobie », en le prenant pour référence dans sa décision. En le faisant, elle entérinerait le délit de blasphème, car il s’agit ici d’un terme qui entend par contamination assimiler l’islamophobie à la xénophobie, autrement dit la critique d’une religion comme une forme de racisme. Après les morts de Charlie Hebdo en raison de l’exercice de leur liberté d’expression, journal longtemps accusé d’islamophobie, cela sonnerait comme un enterrement de la libre critique des religions entamant la liberté de pensée, de conscience et d’expression.

Laurent Chalard :  Effectivement, il y a beaucoup d’hypocrisie autour de la liberté d’expression, puisque d’un côté on défend la liberté totale de s’exprimer pour Charlie Hebdo quitte à froisser d’autres membres de la communauté nationale, alors que d’un autre côté les procès pour propos racistes se multiplient (cas de Dieudonné). On a l’impression que, désormais, c’est le gouvernement qui décrète ce que l’on peut dire de ce que l’on ne peut pas dire. D’ailleurs, certaines réactions gouvernementales post-Charlie Hebdo relèvent de l’atteinte à la liberté d’expression. Somme toute, pourquoi tout le monde serait obligé de se sentir Charlie et de respecter une minute de silence ? Il y a un danger d’un renforcement du politiquement correct sur le modèle des Etats-Unis, arrivant à un point où on ne peut plus rien dire car il ne faut choquer personne, ce qui rend le débat public complètement anémié et éloigne encore plus le citoyen de la politique.

Quels risques prend-on à sortir ainsi le débat sur l'immigration hors du champ démocratique ?

Guylain Chevrier : Le vrai risque, c’est celui d’une radicalisation qui serait seule susceptible de faire sortir ce sujet de sa confiscation idéologique. Il suffit de voir les manifestations qui se déroulent en ce moment même en Allemagne contre les musulmans ou encore en Italie, les actions violentes d’une partie de la population contre les centres pour migrants sans que cela donne lieu à des contre-manifestations de rejet de ces actes. On pourrait aussi évoquer les affrontements intercommunautaires réguliers de la banlieue londonienne. Il faut que le débat démocratique s’empare sainement et sereinement de ce sujet qui va devenir un grand thème de campagne dans la perspective des élections présidentielles, sur lequel les extrêmes en embuscade peuvent réaliser un holdup dont nous ne mesurons pas à cet instant toutes les conséquences ! L’idée de Nation doit être reprise et mise au cœur du débat politique et démocratique, alors que le tabou du débat sur l’immigration l’empêche de resurgir à un moment où précisément, les derniers événements dramatiques liés au terrorisme que nous avons vécu nous ramènent vers la question de savoir ce que nous mettons ensemble pour faire société, au dessus de nos différences, comme communauté de destin, comme peuple, sur quelles valeurs et libertés.

Laurent Chalard : Le principal risque est que le mécontentement, s’il ne peut se manifester dans le débat public, finisse par s’exprimer un jour dans la rue, ce qui serait extrêmement dangereux. En effet, lorsque l’on empêche les gens de s’exprimer, le risque de réactions violentes est de plus en plus important. Aujourd’hui, de nombreux français rejetant l’immigration, nous ne pouvons pas nous permettre de faire comme si de rien n’était en les ostracisant de la communauté nationale, d’autant plus que leur pourcentage augmente régulièrement et qu’ils pourraient bien un jour représenter la majorité de la population. Il en va de même pour les enfants de l’immigration qui ne se sentent pas français et finissent par haïr notre pays, ils doivent aussi pouvoir participer au débat public et être entendus. Pour qu’une société multiculturelle fonctionne bien, il faut une société inclusive, ce qui passe par une liberté d’expression la plus large possible et la fin du politiquement correct. Chaque communauté (la majoritaire comme celles minoritaires) doit apprendre à entendre et débattre des critiques provenant des autres communautés.

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