François Bayrou est-il un zombie politique ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
François Bayrou est-il 
un zombie politique ?
©

Centre en retrait

Politiquement mort en 2007, après avoir été le troisième homme de la présidentielle. Le leader du Modem a-t-il réellement une chance d'être au second tour en 2012, comme il l'a prétendu ce week-end ?

Il faudra une nouvelle fois compter sur François Bayrou. Loin du bruit médiatique, il se prépare sereinement, avec le calme des vieilles troupes, à sa troisième élection présidentielle, ce « sport extrême » qu’il affectionne tant. Après les échecs – personnels à Pau, collectifs aux élections européennes et régionales – la fortune semble à nouveau lui sourire : la situation économique et financière du pays valide son analyse de 2007. L’horizon politique se dégage. Les positions se cristallisent. Il pourra bientôt donner de la voix et s’engager à fond dans ce qui ressemble fort, pour lui, à une dernière bataille.

Donné politiquement mort au soir du second tour de l’élection présidentielle de 2007, il est aujourd’hui crédité d’un score honorable dans les sondages, compris entre 8% et 9%, ce qui suffit à l’exclure de la catégorie des « petits candidats ». Le retrait de Jean-Louis Borloo, le silence de Dominique de Villepin, l’anonymat d’Hervé Morin, font de lui le seul candidat légitime du centre. Menacée sur sa droite, l’UMP est contrainte de durcir son discours pour convaincre les électeurs du Front National de revenir dans son giron, au risque d’exaspérer l’électorat de centre-droit qui ne se reconnaît ni en Jean-François Copé, ni en Nicolas Sarkozy. Seule ombre au tableau : la désignation, par les militants et sympathisants socialistes, d’un candidat « social-démocrate » considéré par François Bayrou lui-même comme « absolument fréquentable ». Cependant, si François Hollande souhaite réunir la gauche et faire un score élevé au premier tour, il devra lui aussi « durcir » son discours pour contrer les surenchères du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.

Ceci ne veut pas dire que toutes les difficultés sont levées ! Bien au contraire, pour espérer l’emporter, François Bayrou doit, auparavant, répondre à trois questions qui peuvent s’avérer, à l’usage, lourdes de conséquences pour lui : comment exister médiatiquement entre un François Hollande légitimité, une Marine Le Pen magnifiée et un Nicolas Sarkozy galvanisé ? Comment créer suffisamment de clivage avec François Hollande pour ne pas se confondre totalement avec lui ? Comment, enfin, mettre un terme à ce « splendide isolement » qui a fait sa marque pendant de longues années, sans pour autant perdre le noyau dur de son électorat ?

À y regarder de près, cette dernière question est peut-être la plus urgente. Conscient qu’il ne peut pas, sur ses seules valeurs, réunir un nombre suffisant d’électeurs pour être présent au second tour, François Bayrou est contraint de jouer les « doublures » en profitant de l’effondrement de l’un ou l’autre des deux « grands » candidats. En 2007, les hésitations - pour ne pas dire les gaffes - de Ségolène Royal, avaient conduit un nombre important d’électeurs « sociaux démocrates » à voir en François Bayrou, le meilleur rempart contre le sarkozysme. En revanche, en 2012, les « déçus » se situent plutôt dans le camp de Nicolas Sarkozy qui, engagé sur deux fronts, devra nécessairement « faire une croix » sur une frange de son électorat au premier tour. En « droitisant » légèrement son discours, François Bayrou pourrait être tenté de récupérer l’électorat centriste de l’UMP pour devenir, à terme, le candidat de substitution d’une droite aux abois.

De ce point de vue, l’attitude de Jean-Louis Borloo et de ses amis radicaux pourraient s’avérer déterminante en envoyant aux électeurs le signal du ralliement au candidat centriste. D’autant plus que les deux hommes entretiennent des relations cordiales. Qui a dit qu’une présidentielle se gagnait au centre ? 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !