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En zone euro, la fuite des capitaux s’accélère
©Reuters

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

Les capitaux ne fuient pas seulement de la Grèce. Ils partent de la zone euro toute entière par milliards, attirés par des rendements meilleurs outre-Atlantique. Le mouvement amorcé au 2e semestre de 2014 a tendance à s’accélérer.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Selon des sources proches de la BCE, reprises par les journaux financiers anglo-saxons, les capitaux auraient fui la zone euro à vitesse grand V. En France, Les Echos sort le chiffre de 135 milliards d’euros expatriés de la zone au second semestre 2014 pour s’investir dans d’autres devises, notamment le dollar. Ce chiffre n’a cependant pas été confirmé par la BCE.

Cette fuite massive est, selon les spécialistes, imputable à la chute de valeur de la monnaie européenne. Dans ce contexte, les investisseurs étrangers vendent les obligations d’Etat français, italien ou allemand qui sont de moins en moins attrayantes en valeur et en rendement. Ils partent en Grande-Bretagne, au Japon ou aux Etats-Unis. Certains capitaux s’investissent également en actions cotées ce qui contribue à faire monter le cours des actions sur les bourses européennes.

Le mouvement de fuite des capitaux s’est amplifié depuis le début de l’année avec l’annonce de la banque centrale européenne de lancer, par tranche mensuelle, des "quantitative easing" d’environ 60 milliards d’euros. C’est considérable, mais pour que l’économie réelle en profite il faudrait que ces capitaux aillent s’investir dans les entreprises.

En pratique, c’est très diffèrent. La BCE va racheter des obligations d’Etats européens détenues par des investisseurs dont beaucoup sont étrangers (environ 60 % ), ce qui va encore gonfler le flux des capitaux en quête d’investissements financiers plus rentables.

A la BCE, on ne se déclare pas surpris de ce mouvement. Les taux d’intérêt sont extrêmement bas et les liquidités disponibles vont être considérables. Tant que ces capitaux ne s’investissent pas dans l’industrie, ils s’évaporent vers des contrées plus lucratives, ce qui fait baisser le taux de change de l'euro.

La banque centrale se voit mal cautionner une spéculation à la baisse de l’euro et une spéculation à la hausse de certaines actions boursières sans entrainer, à terme, une reprise de l’activité ce qui était quand même le but. On espère un peu partout que la reprise de croissance et le redressement de la rentabilité des entreprises stoppera le mouvement d’évasion de capitaux qui seront alors captées par les entreprises.

Actuellement, ce n’est pas le cas. Les entreprises qui profitent de la reprise sont très internationales. Actuellement, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie profitent le plus de la reprise de printemps.

En France, la croissance reste poussive et l'activité du tissu industriel est très molle. Pourquoi ? Tout simplement parce que la France ne s’est pas préparée dans ses structures à accompagner puis à confirmer la reprise. On retombe toujours sur le même diagnostic. Faute de réformes, le pays ne profitera pas de la conjoncture meilleure. Les traders, les investisseurs, les banques en revanche vont pouvoir se gaver. Que l’euro reste dans la zone... ou qu'il parte ailleurs !

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