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Chloroquine mon amour : après Trump, Macron…
©GERARD JULIEN / AFP

Liaisons dangereuses ?

Ce médicament commence à plaire beaucoup. Et maintenant c’est chez nous qu’il séduit.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Donald Trump n’avait d’yeux que pour la chloroquine. Comme le président des Etats-Unis est jugé repoussant l’objet de sa flamme ne pouvait être considéré que comme inefficace et dangereux. De surcroît ce qui aggravait le cas de la chloroquine c’est qu’en France elle était plébiscitée par la droite et la droite extrême ainsi que par des millions de braves gens opposés, à tort ou à raison, à toute vérité officielle. Il semblait donc logique, pour la plupart des médias, de la regarder avec la plus extrême méfiance.

Des experts défilaient sur des plateaux de télévision expliquant que les résultats annoncés par le professeur Raoult, le père de ce médicament présenté par lui comme miraculeux, n’avait pas été validé scientifiquement. On ne se privait pas non plus d’indiquer avec insistance que le coronavirus avait fait 15.000 morts aux Etats-Unis contre 12.000 seulement en France. Certainement par la faute de Trump et de son amour immodéré pour la chloroquine…

Mais on se gardait bien de rappeler le nombre d’habitants aux Etats Unis : 327 millions soit cinq fois plus qu’en France (67 millions). Ainsi pour nous égaler dans cette macabre compétition il aurait dû y avoir 60.000 morts aux Etats-Unis ! Mais c’était trop demander aux contempteurs du président américain que de l’écrire.

Ainsi la chloroquine se trouvait donc tirée vers le bas par Donald Trump et la fachosphère. Pas l’enfer quand même. Mais en tous cas le purgatoire. Puis soudainement les portes du paradis s’ouvrirent devant elle. Saint Pierre – Emmanuel Macron – en avait les clefs. Le président de la République se rendit à Marseille pour rendre visite de façon inattendue (ce qui ne veut pas dire non préparé) à Didier Raoult. Son auguste présence valait validation des travaux du professeur.

La chloroquine de moche qu’elle était devint belle. Et les mêmes médias qui l’avaient tant décriée lui trouvèrent brusquement des charmes insoupçonnés. Raoult est un des hommes les plus populaires de France. Macron est plutôt très impopulaire. Pour notre part, nous n’avons pas d’opinion arrêtée sur les vertus réelles ou fantasmées de la chloroquine. Mais nous n’ignorons rien de son utilité politique.

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