Trente minutes. Autant de temps sépare le centre de Paris à Roland Garros, que le cœur de Londres à ses courts de tennis de renommée mondiale. En trente minutes, nous voici à Wimbledon, la deuxième des quatre étapes jalonnant le tournoi du Grand Chelem. Mais Wimbledon, c&#39;est avant tout un quartier peuplé d&#39;arbres abondamment arrosés par la pluie. On prend une profonde inspiration. Le soleil brille. L&#39;exception qui confirme la règle de pluviométrie anglaise. Pas d&#39;autre choix que d&#39;en profiter. Direction la porte 4, juste devant le Lawn Tennis Museum. Car, à l&rsquo;instar de Roland Garros, Wimbledon abrite un musée. <img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u9698/2015/03/atlantico-grand-large-wimbledon-1.jpg" style="width: 480px; height: 270px;" /> On entre dans le site au même moment qu&rsquo;un camion plein de raquettes et de balles. L&rsquo;immense stade vide laisse sans voix. Dans la boutique, les titres de Michael Jackson résonnent en boucle derrière le comptoir. Deux niveaux au-dessus attend notre hôtesse. Les murs de son bureau figurent des joueurs des tennis en mouvement. Bien sûr, tout le département joue ou suit assidument le sport en question ! <img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u9698/2015/03/atlantico-grand-large-wimbledon-2.jpg" style="width: 480px; height: 319px;" /> On redescend en deçà de la boutique où repose la collection permanente du musée, débutée dans les années 1970. Qu&#39;il s&#39;agisse de prêts, d&#39;acquisitions, ou de donations, les objets exposés (15 000 au total) ont tous une histoire que notre guide prend le temps et la peine de relater. Entre les trophées, les tenues sportives, les bijoux, les œuvres d&#39;art, les jouets, entre autres, on compte dix catégories de pièces. La plus vielle date de 1555. La première vitrine est dédiée aux ancêtres du tennis, le croquet et le jeu de paume. Quelques peintures à l&#39;huile, en toile de fond, suggèrent d&#39;emblée la popularité croissante des jeux à raquette au XIXe siècle. À côté, une scène d&#39;intérieur reconstituée. Deux mannequins, un père et son fils, semblent discuter tennis, prétexte de rencontres en bonne et due forme à l&#39;époque victorienne. A gauche, un court-métrage reprend tous les éléments du tableau qu&#39;il jouxte. Les acteurs portent les mêmes vêtements que leurs modèles picturaux. Ainsi la 2D prend vie. <img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u9698/2015/03/atlantico-grand-large-wimbledon-3.jpg" style="width: 480px; height: 320px;" /> S&#39;ensuivent des étalages de trophées, de médailles et de pièces d&#39;art décoratif ; raquettes et tennismen étant devenus des motifs à la mode au début du XXe siècle. Si la collection permanente se veut, pour des raisons de conservation, faiblement éclairée, le contraste avec la salle d&#39;expositions temporaires, est saisissant. Mitoyenne de la bibliothèque de Wimbledon, cette dernière est constituée de murs éclatants sur lesquels ressortent actuellement affiches, sanguines et coupures de presse, évoquant l&#39;essor du tennis sur la Côté d&#39;Azur. <img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u9698/2015/03/atlantico-grand-large-wimbledon-4.jpg" style="width: 480px; height: 253px;" /> On renoue avec le parcours permanent à travers une série de costumes disposés dans l&#39;ordre chronologique. Résultat des courses : les tenues se sont allégées et rétrécies. Les cols roulés féminins ont cédé la place à des décolletés plus larges. Aux corsets se sont substitués des brassières intégrées aux mini robes des championnes. Les couleurs s&#39;intensifient : on est passé de l&#39;écru au fluo, quoique ce ne soit le cas qu&#39;à l&#39;étranger. Rappelons que le tournoi de Wimbledon exige encore le port du blanc. <img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u9698/2015/03/atlantico-grand-large-wimbledon-5.jpg" style="width: 480px; height: 360px;" /> Parlant dress code, il est conseillé de revêtir un pull avant de se plonger dans les réserves. Il fait 15&deg;C environ, température propice à l&#39;entretien de divers supports. Là, un autre conservateur, resté au sous-sol pour préparer les pièces-phare du musée, désigne tour à tour une sanguine de Diego Rivera, un dessin au fusain de Duncan Grant (dont on retrouve quelques œuvres à la Courtauld Gallery), et une huile d&#39;André Lhote, dont une peinture repose également au musée Roland Garros. Les autres toiles sont intercalées entre des grilles rappelant le cordage d&#39;une raquette. Parmi ces chefs-d&#39;œuvre, dont certains inconnus, se distinguent des affiches. Pourquoi la plupart sont-elles adossées au mur ? Parce qu&#39;elles se destinent à l&#39;exposition temporaire qui opposera, dès le mois d&#39;avril, le tennis à la publicité.Pour en savoir plus sur Londres, rendez-vous sur le site de Peplum <a href="http://www.peplum.com">www.peplum.com</a>

Plongée dans les coulisses de Wimbledon

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Pour en savoir plus sur Londres, rendez-vous sur le site de Peplum <a href="http://www.peplum.com">www.peplum.com</a>Comme toute capitale qui se respecte, Londres entretient activement sa programmation culturelle. À voir absolument en ce printemps 2014, les gouaches découpées de Matisse, les portraits religieux et allégoriques de Véronèse, ainsi que les modèles qui ont fait de l'Italie un référence en matière de mode de 1945 à aujourd'hui. L'occasion de découvrir ou de redécouvrir respectivement la Tate Modern et le quartier de la Tamise, la National Gallery et Leicester Square, ainsi que le Victoria and Albert Museum, à quinze minutes à peine de Hyde Park. La chasse (aux musées) est ouverte.<img src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/u39253/2014/05/londres-top-expos-1.jpg" alt="" width="482" height="642">Une grande esplanade sur la Tamise. Deux entrées. À gauche, celle de l'exposition consacrée aux dernières années du peintre Henri Matisse (1869-1954). «&nbsp;Second floor&nbsp;», annonce l'ascenseur, l'équivalent du premier étage en français. Rien que la première salle est noire de monde. Noire alors que les murs de la Tate ont été blanchis à dessein. Pourquoi&nbsp;? Pour respecter le contraste qu'entretenait Matisse entre support et contenu. Quelques photos révèlent que l'artiste français usait les parois immaculées de son atelier comme toile de peinture. Mis à part qu'il y collait des papiers préalablement colorés à la gouache. D'où le concept de «&nbsp;gouache découpée&nbsp;» qui caractérise les dernières années de son œuvre.<img src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/u39253/2014/05/londres-top-expos-2.jpg" alt="" width="482" height="270">De même que les grands formats. Comment ne pas tomber en arrêt devant la «&nbsp;Large composition aux masques&nbsp;» (10m x 3m), cette œuvre-synthèse où Matisse réunit plusieurs techniques - de la peinture à la gravure en passant par le dessin -, plusieurs contraires - le visage de l'Occident, à gauche et la face de l'Orient, à droite -, plusieurs couleurs, plusieurs motifs, floraux et figuratifs. La voix du commissaire d'exposition résonne de salle en salle tant les œuvres ont été espacées. Partout, des cadres blancs, sauf autour d'une toile, «&nbsp;Le Dragon&nbsp;». Qu'a-t-elle de particulier&nbsp;? Rien de spécial si ce n'est qu'elle est conservée dans un musée berlinois qui pensait la mettre en valeur dans un pourtour or. Faute de goût évidente diront certains. Le plus étonnant demeure le vitrail accroché à la sortie de l'exposition et confronté à une étude sur papier de mêmes dimensions. Un copié-collé impressionnant de précision. Même la pluie ne saurait avoir raison de l'enthousiasme ambiant. On longe la Tamise embrumée pour découvrir une myriade de restaurants animés. Et si l'on déjeunait sur l'eau&nbsp;? C'est possible dans l'un des nombreux bateaux amarrés au pied du Waterloo Bridge.<img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/u39253/2014/05/londres-top-expos-3.jpg" alt="" width="481" height="637">Cap sur la National&nbsp;Gallery, à présent, où le dépaysement est total. Adieu le noir et blanc reposant, bonjour marbres, moulures et parquet imposants. Dans ce décor grandiose, les toiles virtuoses du maître italien Véronèse (1528-1588). Né à Vérone, il devient une référence absolue pour l'aristocratie vénitienne. Parmi les commandes qui lui sont passées, des portraits de gentilshommes encore non identifiés. Un visage féminin retient l'attention, pourtant, celui de la «&nbsp;Bella Nani&nbsp;». Cette robe en velours bleu, cette coiffe tressée serrée, ce regard perdu vers un sol absent du champ de vision. Ne les a-t-on pas déjà rencontrés quelque part&nbsp;? Au Louvre, bien sûr&nbsp;! Et si ce n'est pas le cas, on est tellement content de connaître la provenance de ce tableau que l'on peut enfin se concentrer sur les trésors de la National Gallery.<img src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/u39253/2014/05/londres-top-expos-4.jpg" alt="" width="359" height="450">Le parcours se veut chrono-thématique, c'est-à-dire qu'il découpe la vie de Véronèse en autant de périodes marquées par un thème dominant son œuvre. Passés les travaux religieux de ses débuts, dont quelques «&nbsp;Vierge à l'Enfant&nbsp;», on tombe dans une salle plus petite et de forme hexagonale abritant une quadruple allégorie de l'Amour. Réalisée en 1570, cette série aurait été commandée par Rodolphe II du Saint-Empire pour orner les plafonds du château de Prague. En condamnant «&nbsp;L'infidélité&nbsp;» et «&nbsp;Le Dédain&nbsp;», l'empereur peut ainsi recommander à ses sujets «&nbsp;Le Respect&nbsp;» et l'harmonie («&nbsp;L'heureuse union&nbsp;») au sein d'un couple. Et la mythologie dans tout ça&nbsp;? Parce que l'Antiquité s'avère peu présente, on apprécie d'autant plus les toiles qui lui sont consacrées. L'exposition s'achève sur le célèbre «&nbsp;Persée et Andromède&nbsp;» du musée des Beaux-Arts de Rennes, une représentation souvent utilisée dans les manuels scolaires.<img src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/u39253/2014/05/londres-top-expos-5.jpg" alt="" width="500" height="332">On n'est toutefois pas prêt de retourner en enfance, au milieu des sculptures peuplant le Victoria Museum, le V&amp;A pour les intimes. Pas question de courir dans un lieu aussi monumental que celui-ci. Ce n'est pourtant pas pour contempler Poséidon, Zeus ou Athéna, entre autres, que l'on a quitté Leceister Square, ses cinémas et ses théâtres, mais bien pour explorer l'exposition temporaire retraçant l'évolution de la mode italienne de 1945 à nos jours. Rien à voir ! Ou plutôt si, les robes révolutionnaires de Giovanni Battista Giorgini accusant, par leur éclat et leurs décolletés plongeants, la fin du nazisme&nbsp;; les tenues de grandes stars américaines, les costumes de Guerre et Paix, d'Anthony et Cléopâtre tous deux filmés en Italie. Il fait sombre, au point de se croire parfois dans un véritable showroom. Manquent les mannequins se dandinant sur un podium. Pour agrandir l'espace, des miroirs où l'on se surprend souvent en train de baver devant un vêtement. La fin du parcours explique comment la mode est progressivement devenue un produit marketing. Au milieu de créations contemporaines griffées Versace, Dolce &amp; Cabana, Marni et même Capucci, une musique de relaxation quelque peu décalée. Idéale dans le cadre d'un massage. Heureusement, un bruit de flashes prend le dessus avant de laisser la parole à diverses figures de la mode italienne. Une bande-son perturbante qui oblige que l'on ferme les écoutilles, et ouvre d'autant plus grand les yeux. Il y a plutôt intérêt si l'on veut apprécier, à cinq minutes à pied seulement, le charme bucolique de Hyde Park.

Londres : trois expos pour un parfait week-end culturel

Modern National Gallery Victoria and Albert Museum