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Le parallèle entre gilets jaunes (dans leur incarnation post ronds-points s'entend)&nbsp;et trumpistes enragés agace mélenchonnistes et lepénistes. Dont acte. Peut-on alors tomber d'accord sur l'idée qu'en démocratie, on débat, on vote, on accepte le résultat des urnes et on ne cherche pas à imposer sa vision du monde par la violence et l'émeute ? &nbsp;

<a href="https://twitter.com/LarrereMathilde/status/1347140051730358273">Pour certains</a>, apparemment, constater que les méthodes sont les mêmes n'est pas pertinent et c'est le projet de société des porteurs de fourches qu'il faut d'abord examiner. Ce n'est plus "d'où l'on parle" mais "d'où l'on casse". Mais qui décide qu'un processus "révolutionnaire" est abouti ? Qui dit qu'une fois les institutions souhaitées par les émeutiers mises en place, de nouvelles émeutes deviennent illégitimes jusqu'à la fin des temps ? &nbsp;

La démocratie, ce n'est pas juste une philosophie, c'est aussi un outil pratique et pragmatique. C'est le moyen d'obtenir l'alternance que l'on veut sans en passer par la case violence puisque toute révolution porte sa contre-révolution en germe. Et à la limite, les nazis du Capitole ont au moins le mérite de la cohérence. Il n'y a pas d'ambiguïté sur leur projet. &nbsp;

Mais avec les gilets jaunes, également soutenus par Le Pen et Mélenchon pour des raisons diverses et contradictoires au nom du même désir de faire exploser le système dans l'espoir que c'est sa vision spécifique qui naîtra naturellement des décombres, quel est le projet ultime ?

Le Pen et Mélenchon diront certainement que c'est justement la démocratie, soit un système où l'on débat, où l'on vote, et où l'on accepte le résultat des urnes sans recours à la violence. Formidable. Nous sommes tous d'accord.&nbsp;Enfin, sauf ceux qui prendrons les armes juste après, bien entendu.

Gilets jaunes et trumpistes enragés : clones, cousins ou frères ennemis ?

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L&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;<a href="https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/pourquoi-y-a-t-il-eu-une-telle-frenesie-autour-de-la-promotion-sur-les-pots-de-nutella_2580488.html">affaire du Nutella</a>&nbsp;&raquo;, du nom d&rsquo;une récente campagne de promotion de la célèbre pâte à la noisette, est plus intéressante à observer sous l&rsquo;angle des analyses politiques et sociologiques qu&rsquo;elle suscite que sous celui des &laquo;&nbsp;émeutes&nbsp;&raquo; qu&rsquo;elle est censée avoir déclenché...&nbsp;Lorsqu&rsquo;un produit aussi populaire est vendu très en dessous de sa valeur pendant une courte période, &laquo;&nbsp;on&nbsp;&raquo; se bouscule en effet pour en acheter et il est possible que ça génère quelques frictions ici et là chez des humains standards. Rien de bien nouveau sous le soleil.&nbsp;Après tout, le phénomène n&rsquo;est pas si différent de celui qui amène des nanas se crêper le chignon dans les boutiques de fringues au moment des soldes ou incite des geeks boutonneux à planter leur tente devant un Apple Store pour engloutir un mois de SMIC dans le nouvel iPhone.&nbsp;Ces deux derniers exemples restent d&rsquo;ailleurs l&rsquo;occasion de lâcher quelques paragraphes bien sentis sur la terrible dérive consumériste de nos sociétés modernes mais, les soldes existant depuis des siècles et l&rsquo;iPhone en étant à sa dixième version, ça limite les possibilités de commentaires réellement originaux et <a href="http://www.slate.fr/story/156871/emeutes-nutella-promo" target="_blank">d&rsquo;élaboration de théories générales fumeuses</a>.&nbsp;Les quelques baffes échangées par des gloutons chez Intermarché semblent pourtant capables de renouveler totalement le genre : j&rsquo;ai déjà lu tellement de points de vue définitifs sur la question que je me demande si Macron ne serait pas fondé à intervenir à la télévision pour l&rsquo;évoquer et proposer une réforme d&rsquo;une filière d&rsquo;approvisionnement apparemment inadaptée. Mélenchon l&rsquo;a d&rsquo;ailleurs pris de vitesse en parlant carrément <a href="https://twitter.com/JLMelenchon/status/956875820194320384?ref_src=twsrc%5Etfw&amp;ref_url=http%3A%2F%2Fwww.20minutes.fr%2Fpolitique%2F2209751-20180126-quand-jean-luc-melenchon-philosophe-nutella" target="_blank">d&rsquo;émeutes de la misère</a> quand, dans Le Parisien, une anthropologue fait le rapprochement avec des scènes observées dans &laquo;&nbsp;<a href="http://www.leparisien.fr/societe/bousculades-lors-d-une-promotion-nutella-des-scenes-inedites-en-france-26-01-2018-7523850.php" target="_blank">des pays en développement&nbsp;pour des produits de première nécessité</a>&nbsp;&raquo;.&nbsp;C&rsquo;est que la dimension symbolique du Nutella, et il fallait vraiment ce barouf pour s&rsquo;en rendre compte, autorise manifestement toutes sortes de considérations sur l&rsquo;état de la France et du monde (impact de la production d&rsquo;huile de palme sur le réchauffement climatique, violence de nos sociétés modernes, cupidité de la grande distribution, cynisme du marketing, accroissement des inégalités, ré-ensauvagement des masses, etc.).&nbsp;Dans un pot de Nutella, il y aurait à boire et à manger, quoi...&nbsp;Ma propre lecture est plus terre-à-terre&nbsp;: le Nutella, c&rsquo;est bon, en tout cas bien meilleur que ses diverses copies environnementalement correctes&nbsp;; ça n&rsquo;est pas spécialement bon marché et ça fait grossir donc on n&rsquo;en achète que de temps en temps&nbsp;; et quand on peut se procurer une jarre familiale de 900 grammes pour 1,40 euro, on profite évidemment de l&rsquo;aubaine.&nbsp;Mais surtout, on s&rsquo;est bien plus écharpés sur le Web que dans les allées des grandes surfaces, où les quelques clampins en étant effectivement venus aux mains sont infiniment moins nombreux que ceux qui semblent prêts à en découdre sans même la perspective d&rsquo;une bonne dégustation.&nbsp;Et, à tout prendre, filer ou recevoir des gnons pour un bénéfice objectif est certainement bien plus raisonnable que d&rsquo;en faire des tartines virtuelles. Bon appétit aux chanceux.

L’affaire Nutella ou comment en faire des tartines avec pas grand-chose

Le coin des bonnes affaires

Culture

Consommation

Style de vie

L’ « affaire Nutella », ou comment en faire des tartines quand il n’y a pas grand-chose à étaler

J&#39;essaie d&#39;imaginer de manière à peu près réaliste (et rigolote néanmoins, mais dans le registre flippant) ce que donneraient les premiers cent jours d&#39;une présidence Le Pen. La Turquie d&#39;Erdogan étant le modèle qui s&#39;en approche le plus, les références à la deuxième guerre mondiale étant à la fois anachroniques et peu pertinentes, j&#39;ai cherché l&#39;inspiration <a class="Colorbox" href="http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/la-turquie-d-erdogan_1254156.html" target="_blank">du côté de la Sublime Porte</a> (et dans le projet de la candidate à l&#39;occasion, ça va sans dire) :D&#39;abord, l&#39;organisation immédiate d&#39;une <a class="Colorbox" href="http://www.lepoint.fr/politique/marine-le-pen-promet-un-vaste-referendum-notamment-sur-la-priorite-nationale-02-02-2017-2101893_20.php" target="_blank">rafale de référendums</a> permet de contourner les atermoiements parlementaires tout en évitant le recours aux ordonnances et au 49.3 pour la mise en œuvre de points emblématiques du programme du Front national (préférence nationale pour l&#39;emploi et le logement, fin de l&#39;Aide médicale d&#39;Etat...). Au-delà des questions d&#39;efficacité, c&#39;est le moyen de démontrer que la démocratie, la vraie, a pris le pas sur le &quot;système&quot; et ses élites trop déconnectées de la réalité.Dans le même temps, les médias publics <a class="Colorbox" href="http://www.bfmtv.com/politique/marine-le-pen-tres-virulente-a-l-egard-des-medias-1134457.html" target="_blank">sont &quot;purgés&quot;</a> ; les hauts fonctionnaires, les juges clés et les principaux diplomates <a class="Colorbox" href="http://www.lefigaro.fr/international/2017/03/08/01003-20170308ARTFIG00182-l-ambassadeur-au-japon-ne-servira-pas-la-politique-diplomatique-de-marine-le-pen.php" target="_blank">sont remplacés</a> ; le bras de fer rapidement engagé avec l&#39;Europe au nom des spécificités françaises renforce les sentiments patriotiques et identitaires sur des thèmes &quot;fédérateurs&quot; à gauche comme à droite (les services publics, les AOC, les travailleurs détachés, les périodes d&#39;ouverture de la chasse, l&#39;heure d&#39;été, les critères de Maastricht, le choix est vaste...) ; le fait religieux au sens de la tradition nationale et historique reprend sa place (gentiment, façon <a class="Colorbox" href="http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/creche-de-noel-la-polemique_1630655.html" target="_blank">Ménard et ses crèches de Noël</a> et Sens commun pour les valeurs familiales).Steeve Briois, maire d&#39;Hénin-Beaumont, est nommé à la tête d&#39;une commission chargée d&#39;élaborer les conditions pratiques et logistiques <a class="Colorbox" href="http://www.frontnational.com/2016/09/clandestins-a-entree-illegale-expulsion-legale/" target="_blank">d&#39;un plan massif de reconduite aux frontières</a> par les voies terrestres, aériennes et maritimes des étrangers en situation irrégulière sur une base initiale de 150 000 individus par an. Le juriste Gilbert Collard, de son côté, se voit demander de réfléchir aux modalités <a class="Colorbox" href="http://www.20minutes.fr/politique/1975679-20161206-ivg-pma-mariage-tous-pense-vraiment-marine-pen" target="_blank">d&#39;annulation du Mariage pour tous</a> tenant compte des unions déjà célébrées, de réforme des conditions d&#39;accès à la nationalité et de réduction à 48 heures des <a class="Colorbox" href="http://www.frontnational.com/terme/droit-dasile/" target="_blank">procédures d&#39;examen de demande du droit d&#39;asile</a> (dans le respect des textes français et internationaux s&#39;entend).Il y a des manifestations bien sûr, et même quelques émeutes dans plusieurs départements, mais elle sont réprimées relativement facilement malgré une série de bavures dans les premiers jours, éventuellement dans le cadre d&#39;un renforcement de l&#39;état d&#39;urgence et d&#39;un déploiement de militaires justifiés par la situation (d&#39;où une quasi élimination de la petite délinquance, ce que même une opposition extrêmement fragmentée ne peut contester),Les réactions internationales sont initialement mitigées. Trump et Poutine interviennent à la télévision pour déplorer les excès de violence mais les choses se normalisent assez rapidement, la France restant un partenaire majeur dans de nombreux domaines : membre du Conseil de sécurité de l&#39;ONU, puissance nucléaire, influente en Afrique... Elle prend même la tête d&#39;une coalition informelle en Europe où figurent notamment la Hongrie et la Serbie, peut-être l&#39;Autriche et la Grèce. Voire l&#39;Italie sous la pression du mouvement Cinq étoiles de Beppe Grillo. D&#39;une manière générale, la communauté internationale respecte la volonté des Français et ses choix démocratiques bien qu&#39;atypiques.Le dialogue est rétabli au nom du pragmatisme avec Damas et Bachar al-Assad invité à Paris à l&#39;occasion d&#39;une conférence internationale sur l&rsquo;État islamique (il n&#39;est toutefois pas reçu à l&rsquo;Élysée, même si Jean-François Jalkh, porte-parole du gouvernement, <a class="Colorbox" href="http://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2017/04/27/le-nouveau-president-du-fn-jean-francois-jalkh-rattrape-par-des-declarations-negationnistes_5118476_823448.html" target="_blank">est sceptique sur l&#39;utilisation d&#39;armes chimiques</a> par le leader syrien). La lutte contre les réseaux terroristes en France est intensifiée, les fichés S et leurs proches arrêtés ou expulsés, parfois sans recours aux procédures judiciaires classiques. Un <a class="Colorbox" href="http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/06/14/interner-tous-les-djihadistes-presumes-fiches-s-le-retour-d-une-proposition-inapplicable_4950347_4355770.html" target="_blank">centre d&#39;internement de type Guantanamo</a> est ouvert aux Kerguelen ; il est administré par l&#39;armée et bénéficie du <a class="Colorbox" href="http://pavillon-de-complaisance.net/le-pavillon-rif/" target="_blank">statut spécial d&#39;extra-territorialité de l&#39;archipel</a> datant de 1986. Amnesty International et d&#39;autres ONG dénoncent ces nombreuses dérives, mais sont globalement inaudibles suite à l&#39;attentat ayant gravement endommagé la tour Eiffel trois semaines après l&#39;investiture de Marine Le Pen.Comme citoyen, ça fait flipper, mais comme écrivain, en fait, ça donne plein d&#39;idées et, éventuellement, après quelques mois en prison et un exil en Nouvelle-Zélande, un grand livre à la <a class="Colorbox" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_saison_blanche_et_s%C3%A8che" target="_blank">André Brink</a> ou à la <a class="Colorbox" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Archipel_du_Goulag" target="_blank">Soljenitsyne</a>... Je me demande si je ne vais pas voter Le Pen finalement.

Marine Le Pen, une Erdogan pour la France ?

Pour comprendre et évaluer les effets de l&rsquo;application du programme économique de Marine Le Pen, il suffit d&rsquo;examiner le bilan des 100 premiers jours de Donald Trump. Donald Trump a été élu sur un programme économique qui devait répondre à la partie de l&#39;Amérique qui a particulièrement souffert de la mondialisation et de la crise des subprimes. Après 100 jours de pouvoir, la plupart des projets de réformes a été abandonnée ou a avorté. Pour des raisons juridiques, techniques ou politiques.Plus grave, la plupart des mesures prises se retourne contre le cœur de son électorat puisque les grands gagnants des débuts de la politique Trump sont les riches (et même les très riches), grâce à la bourse dopée sur la promesse d&rsquo;une reprise violente financée par l&rsquo;Etat, l&rsquo;industrie des banques grâce à un retour à la dérégulation, l&lsquo;activité immobilière et financière et le secteur de l&rsquo;énergiepétrolière. Rien de tout cela n&rsquo;étaitprévu au programme. Les électeurs de base,ceux qui habitent la ceinture de la rouille ou les petits rentiers de Floride, commencent à s&rsquo;agacer.Marine Le Pen, qui fait campagne avec un logiciel qui n&rsquo;est pas sans rappeler celui de Donald Trump, court le même risque de porte-à-faux en beaucoup plus grave, parce qu&rsquo;il n&rsquo;y a pas, en France, les forces de rappel qui existent en Amérique et qui limitent les dégâts. En simplifiant, le programme de Marine Le Pen est bâti sur trois axes de promesses&nbsp;:1&deg;l&rsquo;ambition de restaurer la grandeur de la France, son autonomie, sa puissance.2&deg;le projet de sortir de la mondialisation considérée comme mère de toutes nos difficultés avec une fermeture des frontières et le contrôle de la circulation des hommes, des capitaux et des produits.Ce qui s&rsquo;appelle le protectionnisme. Avec comme outil principal, la sortie de l&rsquo;Europe et l&rsquo;abandon de l&rsquo;euro.3&deg;la protection généralisée des catégories sociales blessées par la mondialisation et la mutation digitale.L&rsquo;ensemble des mesures proposées s&rsquo;inscrit en gros dans ces trois axes. A noter que Marine Le Pen n&rsquo;était pas la seule des candidats à proposer des mesures avec cette ADN dominée par l&rsquo;antimondialisation, c&rsquo;est la raison pour laquelle elle se retrouve avec beaucoup d&rsquo;électeurs de Jean-Luc Mélenchon.Très concrètement, ce qui est paradoxal, c&rsquo;est que si on liste les catégories de Français qui seraient les premiers à souffrir des mesures du Front national, on trouve principalement des catégories sociales auxquelles elle s&rsquo;adresse en priorité.1ères victimes&nbsp;: les ouvriers d&rsquo;exécution.Protéger la France de la concurrence étrangère, fermer la frontière, n&rsquo;empêchera pas la fermeture d&rsquo;usines qui ont perdu ou leurs débouchés ou leur compétitivité. Nationaliser des usines en difficulté n&rsquo;apporte pas de clients, d&rsquo;innovation et de développement. En dehors des problèmes juridiques,Donald Trump a compris cela très vite et a arrêté de demander aux constructeurs automobiles de rapatrier leurs fabrications aux USA. La solution serait d&rsquo;organiser la transition, par l&rsquo;attraction de nouvelles industries, et l&rsquo;adaptation des personnels à la mutation.2èmesséries de victimes&nbsp;: les salariés d&rsquo;entreprises étrangères en France. Ils sont 4 millions à travailler soit chez Toyota,Procter,Unilever,Amazon,Sony etc.etc. sans parler des 2 millions de prestataires ou de sous-traitants. 60% de l&rsquo;activité de ces entreprises est destiné aux marchés européens. A partir du moment où la France devient moins hospitalière, ces groupes d&rsquo;origine étrangère arrêteront d&lsquo;investir. Certains candidats à l&rsquo;investissement en France(en provenance de Londres par exemple) ont déjà suspendu leurs projets dans l&rsquo;attente du résultat des élections.3esérie&nbsp;: les agriculteurs français et l&rsquo;agro alimentaire. Plus de la moitié de la production agricole est exportée en Europe et dans les pays du Maghreb.Les agricultures concurrentes (l&rsquo;Ukraine par exemple)n&rsquo;attendent qu&rsquo;une chose pour prendre la place&nbsp;: que la France bloque ses frontières et ses financements.4esérie&nbsp;: les banques,l&rsquo;industrie digitale, l&rsquo;industrie du luxe.Les banques risquent la paralysie face au seul risque d&rsquo;une sortie de l&rsquo;euro.Parce qu&lsquo;elles perdent l&#39;accès aux liquidités de la BCE et que leurs clients réclameront le retrait de leurs avoirs. Le risque de bankrupt n&#39;est pas théorique. Il était patent en septembre 2008 au lendemain de la faillite de Lehman Brothers.L&rsquo;industriedigitale, parce que la France pullule d&rsquo;initiatives,d&rsquo;intelligence,de projets et d&rsquo;innovation, mais cette industrie, plus que d&rsquo;autres, a besoin d&rsquo;oxygène et d&rsquo;une libre circulation des hommes et des données. C&rsquo;est leur matière première. Cette industrie est aussi très facile à délocaliser ou à expatrier.L&rsquo;industrie du luxe, c&rsquo;est la première source de devises étrangères.Le luxe travaille à 99 % pour l&rsquo;étranger et le tourisme. La fermeture des frontières les obligerait à changer de modèle.Les grands, comme LVMH ou Kering, préparent des plans alternatifs. La fabrication made in France n&rsquo;est pas de délocalisable, mais les produits seront plus difficiles à vendre. Par conséquent, pour se protéger, les grands groupes délocaliseront leurs process, les ateliers de design, le marketing,qui sont applicables à d&rsquo;autres marques.Les plans existent.5èmesériede perdants&nbsp;: les consommateurs, les épargnants et les emprunteurs. La barrière protectionniste se traduira par l&rsquo;application d&rsquo;une taxe à l&rsquo;importation (de 10 à 35%). Cette taxe sera répercutée sur le prix et c&rsquo;est le consommateur qui paiera. D&rsquo;où une augmentation mécanique des prix de l&rsquo;énergie, des voitures étrangères (50% du parc), des articles textiles, (95% du marché,Zara, H&amp;M&nbsp;et toutes les enseignes et les ventes en grande surface etc.). L&rsquo;ensemble du textile sera impacté à l&rsquo;exception du très grand luxe.Cette taxe à l&rsquo;importation sera répercutée sur tous les produits digitaux, ordinateurs, smartphones, jeux électroniques.Quant aux épargnants, leur stock d&rsquo;épargneen euros sera déprécié de 20 à 30% en passant au franc en terme de pouvoir d&rsquo;achat.Restent les emprunteurs et les candidats au crédit dont le coût va forcement augmenter.Les faibles taux d&rsquo;intérêt résultent de notre appartenance à l&rsquo;Union européenne où les pays les plus solides offrent une garantie aux plus faibles.La zone euro permet une mutualisation des risques.La seule perspective de sortie de l&rsquo;euro fait grimper le spread, c&rsquo;est à dire le différentiel de taux avec l&rsquo;Allemagne. Les marchés estiment que le risque est alors plus grand dans une France isolée que dans une France intégrée à l&rsquo;Union européenne. Ne parlons pas des effets de la hausse des taux sur la dette publique française. C&rsquo;est le contribuable qui paiera la facture.La faiblesse des taux d&rsquo;intérêt, la solidité et la stabilité de l&rsquo;euro étaient les deux seuls carburants sur lesquels on pouvait compter dans l&rsquo;immédiat.L&rsquo;incompréhension des mécanismes économiques complexes est quand même assez stupéfiante. Un peu de bon sens nous permet de savoir qu&rsquo;une mesure protectionniste touche directement au pouvoir d&rsquo;achat et au porte-monnaie. On n&rsquo;est plus dans l&rsquo;idéologie, on est dans la vie pratique.La mondialisation n&rsquo;est ni de droite, ni de gauche, la mondialisation est au centre du système. Bien obligé de l&rsquo;assumer et de s&rsquo;y adapter.Donald Trump s&rsquo;en est rendu compte très vite quand il s&rsquo;est aperçu qu&rsquo;il n&rsquo;était pas possible de freiner l&rsquo;importation de voitures fabriquées au Mexique, sauf à obliger ses électeurs à les payer plus chères.Le plus complexe à expliquer, c&rsquo;est que la chaîne&nbsp;de valeur d&rsquo;un produit est fracturée en fonction des opportunités et des spécialisations. Le smartphone d&rsquo;Apple, qui est vendu 600 euros à Paris, a une valeur globale qui se décompose entre la Chine où l&rsquo;appareil est monté (environ 20%), l&rsquo;Europe dont la France qui fournit les puces électroniques (environ 20%), la distribution locale qui représente 25% et l&rsquo;Amérique qui apporte le solde (soit 35% de recherche, innovation et marketing).Cette fracturation de la chaîne&nbsp;de valeur concerne aussi bien les produits digitaux que les automobiles ou les articles de sports.En gros, tous les produits,à l&rsquo;exception des produits agro-alimentaires, sont en partie importés de l&rsquo;extérieur- ou du moins une part de leurs composants.Alors, c&rsquo;est rarement vrai dans l&rsquo;immobilier et le bâtiment,ce qui permettait à Trump de s&rsquo;exonérer de l&rsquo;extérieur. C&rsquo;est rarement vrai dans les services qui sont en majorité des services de proximité. C&rsquo;est terriblement vrai dans l&rsquo;industrie financière où tous les pays sont interconnectés.Le comble dans la démarche protectionniste, c&rsquo;est donc qu&rsquo;elle coûte cher aux classes qu&rsquo;on veut protéger et qu&rsquo;elle épargne les riches.Les très riches sont citoyens du monde, ils ont les moyens d&rsquo;optimiser leur fiscalité. Les propriétaires d&rsquo;actifs financiers sont très mobiles, les expatriés français à l&rsquo;étranger échappent à ce type de contraintes, les chômeurs sont indifférents à ce phénomène sauf que le protectionnisme rend leur recherche d&rsquo;emplois plus difficile, les fonctionnaires sont épargnés sauf que leur train de vie baisse comme pour la plupart des consommateurs et que l&rsquo;Etat n&rsquo;a pas les moyens de compenser par une augmentation des rémunérations. Les taux d&rsquo;intérêt sont plus élevés et les recettes fiscales se réduisent avec l&lsquo;activité.

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Marine Le Pen : le top 5 de ceux qui vont forcément souffrir de son programme

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Marine Le Pen : le top 5 de ceux qui vont forcément souffrir de son programme économique


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