fb.jpg

<p class="lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine">Ça ne m’avait pas frappé jusqu’à présent, mais les black blocs sont tous blancs. Si on est attentif, on le distingue très bien sous leur cagoule en laine de moniteurs de ski neurasthéniques lorsqu’ils fracassent un abribus ou mettent le feu à une trottinette pour faire vaciller le capitalisme…

Car enfin, ils auraient très bien pu choisir le vert ou le magenta, couleurs sans connotation aucune. Mais non, c’est le noir qu’ils ont sélectionné pour leurs déchaînements de violence aveugle. Le noir, merde&nbsp;! Ils se déguisent en noir&nbsp;! Autant dire qu’ils se déguisent en Noirs… On a fusillé des Griezmann pour moins que ça&nbsp;!

Ça peut avoir l’air bête comme ça mais c’est tout à fait sérieux. Un tas de linguistes et de psychologues se sont d’ailleurs intéressés à la manière dont cette couleur es<a href="https://www.psychotherapynetworker.org/blog/details/1318/confronting-the-language-of-subtle-racism" target="_blank">t négativement connotée par des siècles de discrimination systémique</a>&nbsp;: on est d’humeur noire, placé sur liste noire, on vend du fromage aux Allemands au marché noir… Les exemples abondent.

Donc, en s’habillant en noir, les casseurs ne perpétuent-ils pas, au minimum inconsciemment, les stéréotypes les plus déplaisants&nbsp;? Tiens, je serais Maboula Soumahoro ou Rokhaya Diallo, ni une ni deux, je me fendrais d’une tribune dans Libé et un tas d’universitaires et d’insoumis viendraient la signer avant même de l’avoir lue. Ça ne traînerait pas, croyez moi&nbsp;!

Et je serais Kemi Seba, notre Farrakhan au petit pied, je me dépêcherais même d’aller leur péter la gueule avec mes sbires, non mais&nbsp;!

A la réflexion, j’en ai autant pour les gilets jaunes. Gilet jaune, bon sang&nbsp;!

Ça fleure bon sa condescendance à l’égard des peuples asiatiques. Du quasi Buck Danny <a href="http://i24.servimg.com/u/f24/11/35/53/53/bd210.jpg" target="_blank">et ses «&nbsp;faces de citron&nbsp;» des BD cheaps</a> de notre enfance. Et si ce n’est pas du racisme, c’est au moins de l’appropriation culturelle.

Je vous laisse méditer là-dessus. Moi je vais faire un tour car la pluie s’est arrêtée et il y a un arc-en-ciel.

Les « blacks blocs » blancs, ça ne serait pas un peu du blackface ?

Zone Franche

Le diable est dans les détails

France

Société

Grèves : les "blacks blocs" blancs, ça ne serait pas un peu du blackface ?

On ne se sent réellement de retour en France après un long séjour à l’étranger qu’en allumant sa télé le samedi pour regarder des types cagoulés foutre le feu à un centre-ville et se prendre le chou avec des CRS sur BFM TV.

Oh, on avait pourtant vaguement suivi —de très loin mais c’est l’intention qui compte—, l’affaire de cet énième ministre acculé à la démission par Edwy Plenel pour une sombre histoire de bisque de homard rapidement <a href="https://www.capital.fr/economie-politique/non-francois-de-rugy-na-pas-fraude-le-fisc-avec-son-irfm-1346604">transmutée en eau de boudin</a>... On avait jeté un coup d’oeil distrait aux déclarations outragées des usual suspects sur les dangers d’un énième accord de libre-échange, apprenant au passage que le Canada était <a href="https://www.touteleurope.eu/actualite/qu-est-ce-que-le-ceta.html">un enfer social, sanitaire et écologique</a> risquant de contaminer le paradis gaulois… On avait même lu quelques trucs sur <a href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/02/amazon-fera-payer-la-taxe-gafa-a-ses-vendeurs-francais_5495698_3234.html">les déboires d’une énième innovation fiscale</a> à caractère digital ce coup-ci...

Bref, on avait fait des efforts louables pour rester en phase avec les idiosyncrasies de la mère patrie et s’épargner l’équivalent psychologique d’un jet-lag au moment du retour, mais il fallait vraiment cette magnifique séance de castagne nantaise en direct-live, il fallait vraiment ces affrontements de plateaux entre syndicalistes policiers, consultants experts, porte-parole Insoumis et RN, éditorialistes, pour se replonger complètement dans le bain.

Bon, je ne peux pas dire que ça m’avait manqué, toute cette comédie convenue, ces mêmes arguments rabâchés, cette même polarisation grotesque sur fond de black blocks enfonçant la vitrine d’une boutique avec un lampadaire préalablement arraché pour exiger, dit-on, plus de douceur et moins de violence dans la société. Je m’en passais très bien, en fait, de tout ce folklore.

Le fromage, ça oui, ça m’avait manqué. Et le pain et le pinard aussi. Mais pour le reste…

Aoûtiens, partez tranquille, la France en sera exactement au même point à votre retour !

Home sweet home

Culture

<p class="lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine lettrine">C’est peut-être un effet de l’âge, l’annonce de la baisse prochaine de mon taux de testostérone, où tout simplement la conscience jalouse qu’il existe des démocraties apaisées où l’on débat posément de la meilleure façon de faire avancer les choses, mais ce goût français pour la violence finit vraiment par me briser les gonades (ce qui risque d’ailleurs de ne pas améliorer mon potentiel hormonal).

A intervalles de plus en plus rapprochés désormais, une catégorie ou une autre —routiers, lycéens, agriculteurs, cailleras, cheminots, zadistes, tout ce qu’on voudra— décide d’aller tout démolir pour faire valoir son point de vue pendant que des experts dissertent des ressorts du «&nbsp;mouvement&nbsp;» sur BFM-TV et que le gouvernement élabore à grand frais une usine à gaz technocratique censée ramener temporairement le calme.

Là tout de suite, et au cas où vous reviendriez à peine d’un séjour sur la planète Mars et vous demanderiez pourquoi les Champs-Élysées sont de nouveau à feu et à sang, les porteurs de battes de baseball seraient des damnés de la terre passés de la contestation banale d’une taxe sur le diesel à la remise en cause de l’ensemble des institutions républicaines. Enfin, du moins selon certains analystes. Ça pourrait aussi être autre chose. The jury is still out.

Juste avant, c’était au tour des étudiants de jouer à Mai-68 en hurlant CRS-SS et en mettant le feu à leurs amphis pour réclamer plus de moyens pour l’université. Et juste après ? On ne sait pas encore. Peut-être la Fédération française des joueurs de badminton en colère ou les partisans d’une extension des dates de la chasse au sanglier... On verra bien. Laissons-nous surprendre. Gilets jaunes, bonnet rouges, capuches grises, foulards verts, chemises brunes, slips à carreaux&nbsp;: il y a toujours une bonne raison et un vêtement adapté pour en découdre avec les flics au nom de sa souffrance spécifique.

Bon, c’est certain, dans ces fameux pays civilisés où l’on préfère débattre posément, des éruptions du même genre se produisent à l’occasion. Mais c’est alors leur caractère exceptionnel qui leur donne du sens et les leaders d’opposition ne se bousculent pas devant les micros pour souffler sur les braises dans l’espoir d'arriver aux affaires et d’être, eux aussi, confrontés à la contestation au cocktail molotov de leurs propres réformes.

Est-ce que ça peut changer&nbsp;? Est-ce que la France est susceptible d’intégrer un jour le club des démocraties stables où l’on discute avant de sortir sa barre à mine&nbsp;? Mon expérience d’observateur vieillissant me dit plutôt que non. Comme la gastronomie ou le pinard, notre sauvagerie est un art de vivre, une philosophie, un trait culturel romanticisé qui fait que l’on proclame que «&nbsp;ça va péter&nbsp;» avec gourmandise et délectation&nbsp;et que l’on envisage une guerre civile —oui, une guerre civile ! Ce truc avec plein de morts et de réfugiés jetés sur les routes— comme on planifie ses vacances au VVF. Enfin, c’est juste mon avis. Et si vous n’êtes pas d’accord, que ça vous fiche en rogne, vous pouvez toujours aller cramer un monument historique ou couper la tête d'un président.

Le modèle démocratique français : violence partout, neurones nulle part

Je casse donc je suis

Social

Style de vie

Il y a un petit côté &quot;wishful thinking&quot; malsain de la part de Libé, avec ce titre (&quot;<a href="http://www.liberation.fr/apps/2016/08/actes-islamophobes/">Depuis Nice, une série d&#39;actes islamophobes</a>&quot;) et la mise en place d&#39;un système de recueils de témoignages sur les faits de ce type survenus en France depuis le 14 juillet (ses propres limiers ne parviennent apparemment pas à les dénicher seuls).Reprenant pêle-mêle les déclarations à la gomme des habitués de la provoc crapuleuse, les <a class="Colorbox" href="http://rmc.bfmtv.com/emission/nadine-morano-j-attends-des-responsables-musulmans-qu-ils-disent-que-le-voile-integral-est-interdit-1021589.html" target="_blank">Morano </a>et les <a class="Colorbox" href="http://www.bvoltaire.fr/robertmenard/le-pape-ne-peut-exonerer-lislam-de-toute-responsabilite,275170" target="_blank">Ménard</a>, y adjoignant l&#39;attitude grotesque <a class="Colorbox" href="https://www.buzzfeed.com/mariekirschen/un-acte-islamophobe-dans-un-hm-emeut-twitter" target="_blank">d&#39;une cliente de H&amp;M tweetant</a> qu&#39;elle est venue faire chier une vendeuse voilée ou la tête de porc <a class="Colorbox" href="http://www.lavenirdelartois.fr/bethune/a-bethune-une-tete-de-cochon-epinglee-a-la-mosquee-ia694b0n178636" target="_blank">retrouvée sur le chantier d&#39;une mosquée</a>, le journal alimente (ou cherche à alimenter) l&#39;idée d&#39;un backlash d&#39;extrême droite à l&#39;égard des musulmans, backlash qui ne se produit pas (même en agglomérant tout et n&#39;importe quoi, le journal peine à atteindre la vingtaine d&#39;&quot;événements&quot; --&nbsp; si c&#39;est le mot qui convient).Ce qui frappe plutôt, et Libé pourrait insister là-dessus si son souhait est effectivement de nous éviter ce genre de dérives, c&#39;est le calme global et la capacité des Français à faire la part des choses, à ne pas confondre islamistes et musulmans. Non il n&#39;y a pas, dans ce pays de presque 70 millions d&#39;habitants durement frappés par les attentats depuis des mois, de déluge d&#39;islamophobie, pas de manifs à la Pegida comme en Allemagne, pas de ratonnades façon guerre d&#39;Algérie...En fait, le corps social réagit de manière exemplaire et même la couleur dominante du débat public tourne autour du &laquo;&nbsp;mais comment en sort-on collectivement ?&nbsp;&raquo;. La presse de gauche (Médiapart joue un peu le même jeu et <a href="https://www.mediapart.fr/journal/france/290716/dans-les-villes-fn-les-attentats-ont-conforte-la-banalisation-de-la-parole-raciste">découvre, ça alors, que les gens qui votent FN sont parfois racistes</a>) ferait mieux de célébrer ça au lieu de décréter que Ménard et une tweeteuse décérébrée sont représentatifs de quoi que ce soit.Après tout, chercher à agglomérer le moindre fait divers censé conforter les angoissés et les paranoïaques, jusqu&#39;à présent, c&#39;était surtout la recette de Fdesouche... Je veux bien qu&#39;il faille faire du clic, mais autant se concentrer sur les aventures de Kim Kardashian : <a class="Colorbox" href="http://www.voici.fr/news-people/actu-people/photo-kim-kardashian-robe-trop-courte-et-lacage-mal-place-elle-montre-sa-culotte-602483" target="_blank">elle vient tout juste de montrer sa culotte en public, figurez-vous</a>.

Attentats : ce backlash islamophobe d'extrême droite qui ne vient pas...

Désert des Tartares

Terrorisme

Religion

Je regardais l&#39;autre jour à la télé ces chauffeurs de taxi en pétard bloquant le périph, balançant des pavés sur les voitures, mettant le feu à des pneus, se colletant avec les flics puis expliquant aux reporters des chaînes d&#39;info à quel point ils étaient malheureux et &laquo;&nbsp;forcés&nbsp;&raquo; d&#39;en arriver là et je me disais que j&#39;avais déjà vu ça quelque part.&nbsp;La veille avec les agriculteurs en fait. Et l&#39;avant-veille avec les pêcheurs, les licenciés de je ne sais plus quelle usine en faillite, les lycéens, les étudiants, les techniciens d&#39;Air France, les cheminots, les routiers, les gens du voyage, les pompiers, les jeunes des cités de banlieue, les militants anti-aéroport...&nbsp;Si l&#39;on psychanalysait les pays comme les personnes, la France serait probablement rangée dans la catégorie des bipolaires à tendance agressive. Et, observant sa consommation hors normes d&#39;anti-dépresseurs, son taux élevé de suicides, la fréquence de ses épisodes de violence ou son défaitisme chronique paradoxalement couplé à l&#39;idée qu&#39;elle est le phare du monde civilisé, n&#39;importe quel médecin à peu près compétent prescrirait l&#39;internement d&#39;office et une cure de lithium.&nbsp;Oh, ils ont peut-être parfois &ndash;souvent même&ndash;, de bonnes raisons d&#39;être en colère, les édificateurs de barricades et autres épandeurs de fumier&nbsp;; et l&#39;Hexagone n&#39;a évidemment pas le monopole du trouble civil. Mais il y a toute de même une spécificité gauloise, au moins parmi les nations comparables, dans l&#39;expression musclée d&#39;un problème et l&#39;exigence absurde de sa solution. Quelque chose qui ressemble davantage à la colère irrationnelle d&#39;un gamin de cinq ans réclamant un œuf Kinder à son paternel à la caisse du Franprix qu&#39;au pragmatisme d&#39;un adulte entamant une négociation avec un autre adulte.&nbsp;&laquo;&nbsp;Empêchez le Web d&#39;exister ou je casse tout&nbsp;!&nbsp;&raquo; hurle le taxi. &laquo;&nbsp;Modifiez le niveau du prix du lait sur les marchés mondiaux ou je fais tout sauter&nbsp;!&nbsp;&raquo; rage l&#39;éleveur bovin. &laquo;&nbsp;Empêchez les gens de prendre l&#39;avion pas cher ou je fiche le feu à l&#39;aéroport&nbsp;!&nbsp;&raquo; rugit le mécanicien d&#39;Air France. &laquo;&nbsp;Interdisez les faillites ou je pends mon patron avec la manche de sa chemise&nbsp;!&nbsp;&raquo; grogne le licencié.&nbsp;Ça a d&#39;ailleurs l&#39;air efficace, le pouvoir finissant généralement par promettre (tout en condamnant fermement les débordements, ça va sans dire) d&#39;abolir simultanément Internet, la loi de l&#39;offre et la demande, les vols low-cost et la baisse des carnets de commandes des entreprises, apaisant ainsi les irascibles jusqu&#39;au prochain passage à la caisse du Franprix. Ça a l&#39;air efficace, mais ça fait tout de même un peu cautère sur jambe de bois.&nbsp;L&#39;internement et le lithium, en revanche...&nbsp;______________________&nbsp;Note&nbsp;: je me rends compte, en terminant ce billet, qu&#39;il est à la fois irrespectueux pour les bipolaires (qui souffrent et dont l&#39;on ne devrait pas se servir de la maladie pour un exercice d&#39;ironie), pour les mécontents qui édifient des barricades (qui sont bien malheureux), et pour le pouvoir politique (qui fait-ce qu&#39;il peut). Si les différentes parties décident de brûler des pneus devant les locaux d&#39;Atlantico pour protester, un œuf Kinder leur sera immédiatement attribué.

Barricades, pneus brûlés, vitrines explosées... La France est-elle bipolaire ?

Grrrrr !

Politique

Economie

Barricades, pneus brûlés, vitrines explosées, chemises déchirées... La France est-elle bipolaire ?