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Déprimé par le discours anti-JO qui s&rsquo;impose dans les médias depuis quelques semaines, et que j&rsquo;avais tendance à prendre pour un sentiment général, je viens de tomber <a href="http://www.lci.fr/sport/exclusif-jo-2024-les-francais-voient-d-un-bon-oeil-l-organisation-des-jeux-pour-l-economie-du-pays-2058496.html">sur un sondage</a> démontrant précisément le contraire&nbsp;: les Français seraient en fait 67&nbsp;% à souhaiter que les Jeux se tiennent à Paris en 2024, pour une pointe à 71&nbsp;% chez les 18-34 ans.&nbsp;Ça me rend le sourire parce que je suis moi-même un grand fan de l&rsquo;événement, et que trois échecs successifs finissaient par transformer la candidature française en vaine quête du Graal. Mais pour le coup, il semble bien que ce soit dans la poche, même si <a href="http://sport24.lefigaro.fr/jeux-olympiques/jo-2024/actualites/jo-2024-paris-reussi-!-867869">un ultime décalage de quatre ans</a> pourrait encore nous être imposé. Ça ne serait pas bien grave.&nbsp;Comme tout le reste en notre beau pays, l&rsquo;hostilité à la grande fête du sport est toujours largement parfumée à la politique et également répartie sur l&#39;échiquier. Il y a une <a href="https://www.francebleu.fr/sports/tous-les-sports/stade-bleu-presidentiel-jean-luc-melenchon-parle-jo-metro-et-argent-dans-le-sport-1489590233">hostilité de gauche</a>&nbsp;: les JO ne seraient qu&rsquo;une mascarade commerciale remise au goût du jour par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Coubertin">un fasciste</a>, où des brutes nationalistes bourrées d&rsquo;anabolisants gaspilleraient l&rsquo;argent qui pourrait être consacré à la construction d&rsquo;hôpitaux. Et il y a une hostilité de droite, un poil moins sophistiquée et moins structurée dans ses arguments il est vrai&nbsp;: ça coûte cher en impôts et ça fait du bruit (incidemment, le sondage pré-cité indique que les plus de 65&nbsp;ans sont 40&nbsp;% à souhaiter que les anneaux multicolores aillent se faire empiler ailleurs).&nbsp;Mais les deux &laquo;&nbsp;<a href="http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/noniste/">nonismes</a>&nbsp;&raquo; se rejoignent pour faire circuler les terribles images <a href="http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/actualite/sport/en-images-six-mois-apres-les-jo-de-rio-l-abandon-des-installations_1878655.html">de piscines abandonnées à Rio</a> sur Facebook, voire la liste des villes ayant mis des décennies <a href="http://www.slate.fr/economie/60043/jo-2004-athenes-ruine-grece">à éponger la facture</a>, accusant volontiers de manipulation celles qui s&rsquo;en seraient tirées <a href="http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/les-jeux-olympiques-peuvent-ils-etre-rentables-862785.html">avec un bénéfice</a>.&nbsp;Pour autant, l&rsquo;organisation des JO, au-delà de l&rsquo;intérêt propre des épreuves sportives, est avant tout une déclaration d&rsquo;optimisme et d&rsquo;ouverture qu&rsquo;un pays adresse au reste du monde. Un message de dynamisme et de confiance dans l&rsquo;avenir en même temps que l&rsquo;opportunité de se montrer sous son meilleur jour et de se reconstruire une image. Ça coûte un peu de pognon, c&rsquo;est certain, et généralement plus que prévu, mais, en l&rsquo;espèce, Paris est une ville déjà suréquipée qui n&rsquo;aurait <a href="https://www.lesechos.fr/17/02/2016/lesechos.fr/021703298581_jo-2024---paris-presente-les-details-de-son-projet-olympique.htm">que très peu d&rsquo;infrastructures nouvelles à créer</a>, pour la plupart à financement privé, dont la construction était programmée de toute manière, et dont l&rsquo;utilisation ultérieure est déjà assurée.&nbsp;On peut préférer, à droite ou à gauche, une petite France étriquée qui ne prendrait jamais d&rsquo;initiatives un peu flamboyantes, ne relèverait jamais aucun défi, ne rêverait de rien, à une France ambitieuse et décomplexée capable de prendre des risques ou &laquo;&nbsp;<a href="https://www.babelio.com/auteur/Rene-Char/2588/citations">d&rsquo;imposer sa chance</a>&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est parfaitement légitime après tout. 67&nbsp;% des Français (dont on ne sait pas comment ils votent par ailleurs) sont apparemment d&rsquo;un avis contraire. C&rsquo;est notre première médaille d&rsquo;or.

Discours hostile à Paris 2024 : beaucoup de bruit pour rien

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JO : le discours hostile à Paris 2024 fait beaucoup de bruit mais c’est beaucoup de bruit pour rien

A l&#39;heure des grandes compétitions sportives, il n&#39;y a pas plus chauvin que moi. Euro de foot, Mondial, JO, je scrute les pages de résultats et les tableaux des médailles comme un grippé monitore l&#39;évolution de sa courbe de température. Un match gagné ici, un podium gravi là, et ma journée s&#39;éclaire. Un but encaissé, un obstacle pas franchi et j&#39;ai la mine sombre d&#39;un crayon à papier.&nbsp;Il nous reste certainement encore un peu de temps pour rattraper le coup à Rio, mais c&#39;est assez mal barré tout de même. OK, nous sommes nuls en athlétisme, pas très bons en vélo, moyens en foot ou en natation, mais les nouvelles disciplines alternatives &ndash; bilboquet, lancer d&#39;avions en papier, remplacement d&#39;ampoules électriques par équipe &ndash;, dans lesquelles nous excellons d&#39;après les consultants des chaînes d&#39;info, devraient nous permettre de remonter la pente et de ne pas finir trop loin de la Bulgarie ou du Kazakhstan au classement final.&nbsp;J&#39;exagère&nbsp;? Je persifle et je parle de ce que je ne connais pas&nbsp;? Sans doute un peu. Mais pas tant que ça en fait. Oh, je n&#39;imagine pas que nous ayons les ressources pour aller titiller les Américains ou les Chinois (330 millions d&#39;habitants d&#39;un côté, 1,5 milliard de l&#39;autre) et leur faire ingurgiter de la Marseillaise en rafale, mais les Anglais, les Australiens, les Italiens, voire les pays dont on découvre pratiquement l&#39;existence à l&#39;occasion d&#39;un match de rugby à 7, ils doivent être prenables de temps en temps, non&nbsp;?&nbsp;Sommes-nous moins bien dopés qu&#39;eux&nbsp;? Plus sensibles à la maxime de Coubertin qui dit, fort stupidement dans un contexte compétitif, que l&#39;essentiel est de participer&nbsp;? Moins bien formés&nbsp;? Plus n&#39;importe quoi&nbsp;? Moins tout&nbsp;? Je n&#39;en sais rien, je me contente de constater que sur la planète sport, et à l&#39;exception des phénomènes à la Teddy Riner qui nous empêchent de sombrer dans les tréfonds du décompte, nous sommes plutôt abonnés à la médiocrité. A une sorte de positionnement moyen/inférieur qui reflète finalement plutôt bien notre niveau dans les autres domaines, de l&#39;économie à la recherche scientifique.&nbsp;Je pourrais m&#39;en contenter bien sûr. Et accepter l&#39;idée que la France est un pays qui &quot;a été&quot; (un has been, quoi) mais doit gentiment accepter de reprendre sa place dans le trafic avec les autres milieux de tableau que leur absence d&#39;ego rend capables d&#39;apprécier la divine surprise d&#39;une médaille de bronze à l&#39;occasion. Mais je n&#39;y arrive pas. C&#39;est justement mon côté français qui, non seulement se désole de ne pas émettre de gaz à la hauteur de son fondement, mais voudrait carrément péter plus haut. Il faudra bien que je finisse par me faire une raison.&nbsp;On en est où sur le trampoline pour les moins de 100 kilos&nbsp;?

Rio 2016: pas de panique, il nous reste encore les épreuves de bilboquet

<h3 class="s2">Atlantico : Mardi 9 août au matin, la France n&#39;avait gagné que 6 médailles et les désillusions dans de nombreux sports (natation, escrime, judo) où l&#39;on attendait plus de médailles semblent plonger les Français dans une certaine morosité : est-ce qu&#39;il existe quelque chose comme une dépression nationale ?&nbsp;</h3>Kévin Bernardi : Il n&rsquo;y a rien d&rsquo;alarmant à constater une collecte aussi faible, du moins pour l&rsquo;instant et ce, même si nous aurions tous souhaité une meilleure entrée en matière.&nbsp;En revanche, cela peut poser la question de la pertinence de fixer un objectif, avant les Jeux, d&rsquo;un nombre record de médailles (actuellement, 41 aux Jeux de Pékin 2008).Cela rajoute sans doute de la pression sur les épaules des sportifs engagés dans les compétitions.&nbsp;Néanmoins, il convient de rappeler aussi et surtout que les Jeux Olympiques sont un événement bien particulier.&nbsp;Il ne s&rsquo;agit pas d&rsquo;un &quot;championnat&quot; classique, mais d&rsquo;un rendez-vous qui n&rsquo;a lieu que tous les quatre ans en présence des sportifs de toutes les disciplines. Autrement dit, il n&rsquo;y a pas qu&rsquo;un sport ou une discipline représenté mais un florilège qui contribue aussi à accroître la pression.Pour les Français, une pression supplémentaire peut s&rsquo;exercer au regard des événements traversés par notre pays au cours des derniers mois. Les sportifs tricolores auront sans doute envie de bien faire pour redonner bonheur et espoir à la population.&nbsp;<h3 class="s2">En quoi est-ce que les JO sont une bonne vitrine de l&#39;état d&#39;une nation si l&#39;on sait bien la regarder ?</h3>Kévin Bernardi&nbsp;:&nbsp;Les sportifs représentent un pays, sa culture, son savoir-faire et d&rsquo;une certaine manière aussi, son dynamisme.Par dynamisme, on peut évidemment entendre le dynamisme sportif, avec la qualité des performances. Ces dernières ne sont possibles qu&rsquo;avec un travail acharné qui est mené dans le cadre d&rsquo;infrastructures et d&rsquo;installations adéquates.Mais ces infrastructures ne seraient pas en place sans un engagement de la nation dans un programme sportif consacré.&nbsp;Les pouvoirs publics ont alors un rôle éminemment important, avec le financement des sites, d&rsquo;une politique d&rsquo;accès au sport, de mesures en faveur du sport-santé, etc&hellip; Sur ce dernier créneau, les entreprises peuvent également avoir un rôle avec la signature de conventions avec des acteurs sportifs pour, par exemple, permettre l&rsquo;accès des salariés à une salle de fitness durant leurs pauses.Au-delà de ces considérations, l&rsquo;accueil des Jeux dans un pays peut permettre d&rsquo;accélérer son développement ou de conforter son positionnement sur la scène internationale. On a pu le voir avec la Chine en 2008 &ndash; et prochainement en 2022 avec les JO d&rsquo;hiver &ndash; et la Russie en 2014.Dans le premier cas, le pays a massivement construit afin de démontrer au monde sa capacité à abriter le plus grand événement international dans des conditions adéquates. Dans le second cas, il s&rsquo;agissait de permettre un retour en grâce de la Russie dans le concert des nations. Le déploiement de moyens en a été l&rsquo;une des illustrations.On a aussi pu le voir en 1992 avec Barcelone et l&rsquo;Espagne qui sortaient d&rsquo;une période troublée sur le plan politique avec la fin du Franquisme.<h3 class="s2">L&#39;état global d&#39;un pays, son humeur, peut-elle peser sur ses sportifs ? La France paye-t-elle le contexte national difficile de ces dernières années ?</h3><div>Kévin Bernardi&nbsp;:&nbsp;Oui et non.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div>On a pu constater une vague de soutien et d&rsquo;émotion à l&rsquo;issue des attentats survenus en 2015 et 2016 en France.&nbsp;Les sportifs français et étrangers ont massivement adressé des messages de compassion, tout en étant touchés intérieurement, je pense notamment aux Niçois d&rsquo;origine qui ont été frappés au cœur après le 14 juillet dernier.Mais si ce genre d&rsquo;événements peut impacter sur la motivation, il faut aussi savoir aller de l&rsquo;avant. Les sportifs en font d&rsquo;ailleurs la démonstration.Cependant, au-delà des blessures subies à la suite d&rsquo;actes criminels et terroristes, l&rsquo;humeur d&rsquo;un pays peut peser sur les sportifs et les résultats de ce dernier, d&rsquo;autant plus lorsque le contexte socio-économique se veut tendu.En effet, un pays ayant des difficultés de gestion économique aura également et par répercussion, des difficultés à offrir à ses sportifs des installations de qualité et des moyens matériels qui contribuent à la performance.Sur ce point, la Grèce est un exemple concret. Après les Jeux d&rsquo;Athènes 2004, plus de 70% des sites ont été laissés à l&rsquo;abandon. Depuis, certains ont été vendus, mais d&rsquo;autres sont dans un état de délabrement parfois avancé, ce qui ne permet pas aux sportifs en quête d&rsquo;entraînement de pouvoir disposer des installations !&nbsp;C&rsquo;est tout de même un comble pour un pays et une ville qui ont accueilli le premier événement sportif au monde. Les athlètes grecs auraient en effet pu miser sur les sites de 2004 pour progresser dans les différents championnats et évidemment au moment des Jeux. In fine, ils sont dans l&rsquo;incapacité parfois de pouvoir s&rsquo;entraîner convenablement.<div><h3 class="s2">Les échecs que l&#39;on observe dans ce genre compétitions internationales sportives génèrent un sentiment de déception ou de pessimisme au niveau national. &quot;On ne sait plus gagner&quot;, &quot;On ne vaut plus rien&quot;. On sait qu&#39;après un événement traumatique, les troubles anxieux sont plus fréquents dans une population touchée (par exemple en septembre en 2001 après le 11 septembre). Peut-on donc parler de dépression nationale ? Comment un tel phénomène fonctionne-t-il ?</h3>Mehdi Moussaïd : Il est tout à fait envisageable de parler de dépression nationale. Cela s&#39;expliquerait par un phénomène que les chercheurs en sciences sociales, entre autres disciplines, ont commencé à observer il y a une quinzaine d&#39;années, et que l&#39;on appelle l&#39;effet de contagion sociale.Cette contagion sociale est un phénomène qu&#39;on commence à étudier, et qui s&#39;apparente à la façon dont un virus se déploie. On a commencé à l&#39;observer en ce qui concerne les comportements, les jugements, et plus récemment aux émotions. De plus en plus, surtout ces cinq dernières années, on voit que de nombreux domaines peuvent être analysé par le biais de ce phénomène de contagion sociale. Les réseaux sociaux par le biais du numérique permettent de donner une application encore plus dynamique et compréhensive de la façon dont la contagion se propage. On sait qui est connecté à qui, et aux amis de qui, et ainsi on obtient une chaine de contamination potentielle.&nbsp;Le réseau social, numérique ou non, est générateur dès lors de tendances, qui se diffusent plus ou moins bien dans un corps social. Une idée, une émotion, un jugement, un comportement est généralement reproduit du fait d&#39;un biais mimétique et cognitif.&nbsp;Si l&#39;on considère que cette propagation est d&#39;un ordre &quot;dépressif&quot;, c&#39;est-à-dire pessimiste ambiant, on devrait pouvoir montrer par ce biais qu&#39;il y a une diffusion d&#39;un sentiment négatif de pessimisme dans certaines situations. Evidemment, le phénomène est extrêmement complexe dans ce domaine. Ce n&#39;est pas exactement comme un virus, car il y a des effets contraires qui influent de façon différente sur le corps social affecté, et même des effets concurrents&hellip; qui font qu&#39;on est en fait loin d&#39;un système binaire entre optimisme et pessimisme un peu simpliste. Le phénomène est plutôt de type continu et multidimensionnel.&nbsp;Ces phénomènes de dépression, de propagation d&#39;émotion morose d&#39;un groupe important sont donc tout à fait concevables voire même peu surprenants.&nbsp;</div>&nbsp;

Yannick Agnel natation JO de Rio 2016

Panne de médailles pour la France à Rio : les athlètes tricolores sont-ils attei

Bile noire

Panne de médailles pour la France à Rio : les athlètes tricolores sont-ils atteints d'une forme de dépression nationale ?

Cocorico ?

Rio 2016 : le bilboquet et le changement d'ampoule électrique par équipe peuvent-ils nous éviter la déroute ?