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Au vu de la dérive de plus en plus grotesquement métaphysique de cette affaire, on pourra trouver amusant que le patelin choisi pour la construction du nouvel aéroport de Nantes s&#39;appelle Notre-Dame-des-Landes, <a class="Colorbox" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Assomption_de_Marie#Le_point_de_vue_des_autres_.C3.89glises" target="_blank">patronne contestée de l&#39;élévation verticale</a>.&nbsp;A l&#39;exception d&#39;une poignée de spécialistes du transport aérien, et des locaux directement affectés (en bien ou en mal), il est en effet assez rare de tomber sur quelqu&#39;un dont l&#39;opinion puisse avoir une quelconque pertinence sur un dossier qui fait pourtant la Une depuis quinze ans, et sur lequel on s&#39;étripe allègrement à l&#39;échelle nationale.&nbsp;C&#39;est qu&#39;en gros, si vous êtes &quot;de gauche&quot;, plutôt sensibilisé au problème du réchauffement climatique, hostile par définition au BTP et aux trucs qui font du bruit et ne sentent pas bon, <a class="Colorbox" href="https://www.mediapart.fr/journal/france/081016/notre-dame-des-landes-ils-ont-la-repression-nous-les-batons" target="_blank">vous êtes résolument contre</a>.&nbsp;Ça ne vous empêche pas de partir en vacances avec easyJet parce que c&#39;est moins cher et plus rapide que le train, et d&#39;habiter dans un immeuble en béton plutôt que dans une hutte en pisé, mais qui n&#39;a pas ses petites contradictions. Et de toute manière, vous êtes de Toulouse ou de Bourg-en-Bresse, alors Nantes, hein...&nbsp;Non, être contre, c&#39;est avant tout une question de conviction.&nbsp;Si vous êtes &quot;de droite&quot;, en revanche,<a class="Colorbox" href="http://www.valeursactuelles.com/ces-francais-oublies-dans-lenfer-de-la-zad-63343" target="_blank"> vous êtes à fond pour</a> même si vous vivez à Strasbourg. D&#39;abord, parce que c&#39;est certainement bon pour l&#39;économie (quand le bâtiment va, tout va), parce que l&#39;aviation c&#39;est moderne, et surtout parce qu&#39;on ne va tout de même pas se laisser emmerder par une bande de punks-à-chiens crasseux qui vivent aux crochets de la société et s&#39;achètent des roulottes avec l&#39;argent du RSA.&nbsp;Être pour, c&#39;est une affaire de principe, quoi.&nbsp;Moi-même, qui ne suis allé que deux ou trois fois dans ma vie à Nantes (j&#39;ai trouvé que c&#39;était très joli), je m&#39;en tamponne toutefois puissamment le coquillard, de ce deuxième aéroport (d&#39;ailleurs, la dernière fois que je suis passé dans cette ville, c&#39;était en voiture &ndash; une diesel). Et ils peuvent bien en construire un troisième, remplacer l&#39;ancien par un Disneyland ou un EPR financé par des Chinois, ça ne me fait ni chaud ni froid.&nbsp;C&#39;est sûr, si j&#39;habitais le coin, je m&#39;y serais intéressé pour de bon, j&#39;aurais lu des rapports et assisté à des réunions. Bref, je me serai forgé une opinion informée, j&#39;aurais pris position, et je serais peut-être allé manifester avec les punks-à-chiens ou, au contraire, j&#39;aurais peut-être rejoint le fan club de Jean-Marc Ayrault. Allez savoir.&nbsp;Mais voilà, comme à peu près 99% des Français, je n&#39;habite pas le coin, et j&#39;ai du mal à faire semblant de croire que la construction d&#39;un aérodrome sur un champ de pommes de terre vaille autre chose qu&#39;un débat en pages intérieures de Ouest France. A tout prendre, je préférais la querelle de cet été sur le burkini parce qu&#39;on voyait des photos de nanas en maillot de bain dans les médias.

Notre-Dame-des-Landes, patronne des querelles aéroportuaires, priez pour nous

Zone Franche

Tout se passe comme si les gouvernements démocratiques ne savaient pas gérer autrement que par la crise, ou par l&#39;expérience d&rsquo;échec. Faute d&rsquo;expliquer honnêtement la difficulté d&rsquo;une situation, les systèmes politiques démocratiques ont tous le chic, par lâcheté, ou par incompétence, d&lsquo;aggraver leurs difficultés et de provoquer des crises, plutôt que d&rsquo;expliquer et de convaincre des nécessités du changement.David Cameron n&rsquo;avait pas besoin de provoquer un psychodrame en proposant un référendum sur la sortie de son pays de l&rsquo;Europe. Il ne l&rsquo;a surement pas voulu puisqu&rsquo;il est contre. Il a voulu être réélu en proposant au peuple britannique de se prononcer sur l&rsquo;Europe, tout simplement parce qu&rsquo;il n&rsquo;a jamais eu le courage d&lsquo;expliquer aux sujets de sa gracieuse Majesté à quoi servait l&rsquo;appartenance à l&rsquo;Europe. Le résultat c&rsquo;est qu&rsquo;on est arrivé à la veille d&rsquo;une situation qui va plonger les économies occidentales dans la crise de confiance et la dépression, à tel point que les partisans du oui en viennent à répliquer aujourd&#39;hui, que si les Anglais choisissent le Brexit, ils auront deux ans pour s&rsquo;y adapter et refaire machine arrière. Quel gaspillage !Le gouvernement français est dans une position encore plus difficile. La loi Travail qui était une bonne loi, progressiste, moderne et dont la vocation correspondait au problème le plus urgent, à savoir décoincer le marché du travail. Cette loi Travail a été si mal expliquée, si mal défendue, qu&lsquo;elle a servi de catalyseur au mécontentement social et politique et qu&rsquo;elle a provoqué une invraisemblable chienlit qui a bloqué le pays pendant trois semaines et gâché l&#39;ouverture de l&rsquo;Euro de football.&nbsp;La situation s&rsquo;est un peu calmée, mais les syndicats ne savent plus où ils habitent, moyennant quoi ils sont débordés et la chienlit va continuer. Contrairement à ce que le gouvernement dit, certains dépôts de carburants sont encore bloqués. A la Sncf, qui est devenu l&rsquo;exutoire des luttes sociales et le principal champ de bataille, la grève a été reconduite. Sur les ordures ménagères, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été tellement lente à réagir et faire nettoyer les rues de Paris, qu&rsquo;on se demande si elle n&rsquo;avait pas intérêt à prolonger les ennuis et les nuisances.&nbsp;Les chauffeurs de taxis qui se souviennent avoir demandé la peau des Uber menacent tous les jours de bloquer l&rsquo;accès aux stades. Dans le ciel d&rsquo;Air France, les commandants font grève, alors que leurs frères de KLM s&rsquo;énervent de tant d&rsquo;arrogance corporatiste.Bref, tout continue comme avant, avec cette fois-ci, une perte de contrôle des grandes centrales. On est loin de la loi Travail, on est loin du plus élémentaire sens des responsabilités. On est loin des règles de base du dialogue social.&nbsp;C&rsquo;est dans ce contexte-là, coléreux et nerveux, que l&rsquo;Euro va se dérouler match après match.&nbsp;Mais ça ne sera qu&rsquo;une parenthèse un peu nerveuse, parce qu&rsquo;après l&rsquo;Euro, la guérilla politique va repartir au parlement et la chienlit sociale va reprendre au gré des humeurs et des corporatismes.&nbsp;Va s&rsquo;y ajouter, le débat surréaliste qui va entourer le référendum régional concernant le projet de l&rsquo;aéroport de Saint Martin des Landes. Fin juin, en plein tour de France, on discutera non pas de l&rsquo;intérêt économique d&#39;un aéroport pour le Grand-Ouest, mais on débattra de la place des écologistes dans le processus démocratique, on redonnera la parole à des gens dont on pouvait croire que leurs échecs les avaient éliminés du jeu politique.&nbsp;Ce qui est terrible dans cette situation c&rsquo;est que le gouvernement s&rsquo;est mis dans la difficulté tout seul. Par incompétence.&nbsp;Il devait mieux expliquer la loi Travail et notamment l&rsquo;article 2 qui concerne directement ceux qui sont au chômage et dont personne ne s&rsquo;occupe à commencer par les syndicats.&nbsp;C&rsquo;est le gouvernement qui a ouvert la boite de pandore des négociations. Par lâcheté, et par peur du désordre, il a engendré un immense désordre.&nbsp;Quand il y a deux mois, il a cédé face aux chauffeurs routiers sur la question de leurs heures supplémentaires, on savait que le gouvernement allait perdre la bataille de la confiance. Tous ceux qui avaient un petit avantage à défendre se sont précipités au bureau des plaintes.&nbsp;Personne n&rsquo;a obligé le gouvernement à gérer la question de l&rsquo;aéroport de Nantes comme il l&rsquo;a fait. Tergiverser, n&rsquo;écouter personne ou tout le monde, laisser faire, laisser parler pour terminer par l&#39;organisation d&rsquo;un référendum dont les résultats ne seront pas légitimes. On le sait.&nbsp;Si le oui à l&#39;aéroport l&#39;emporte, les partisans du non diront que l&rsquo;assise démocratique n&rsquo;était pas suffisante.&nbsp;Si le non l&rsquo;emporte, les partisans du oui diront que le vote a été manipulé et que les vrais acteurs ont besoin de cet équipement.Qui aura pris ses responsabilités dans cette affaire ? Personne.&nbsp;L&#39;équilibre d&rsquo;un pays dépend de la capacité de ses gouvernements à dire la vérité et à faire ce qu&rsquo;ils ont dit.&nbsp;Les gouvernances disent rarement la vérité, et ne font guère ce qu&rsquo;ils ont dit et c&rsquo;est normal, puisqu&rsquo;ils mentent en permanence.&nbsp;Quand on leur fait le reproche de ne pas dire la vérité, les responsables politiques concèdent que l&rsquo;opinion publique ne comprend pas toujours les intérêts à long terme. L&rsquo;opinion n&rsquo;accepte la réforme que devant une crise forte qui pourrait les atteindre. La crise rend intelligent mais les leaders gouvernementaux n&#39;ont pas le courage de nous éviter une crise. Moyennant quoi, ils prennent des risques insensés.Quel risque, parce qu&rsquo;il y a des cas où la crise n&rsquo;accouche pas d&rsquo;une solution. Il y a des cas où la crise engendre une catastrophe. En 2008, personne ne voulait croire qu&rsquo;une banque aurait pu faire faillite. Et pourtant. Plus loin dans l&rsquo;histoire, en 1914, il n&rsquo;y avait aucune raison sérieuse et grave pour que l&rsquo;Europe rentre dans un conflit qui restera le plus meurtrier du siècle. Et pourtant, la multiplication des bêtises humaines et la confrontation des egos mal placés de certaines élites ont entrainé l&rsquo;irréparable.&nbsp;

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Après la pagaille de la loi El Khomri, le référendum NDL

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Si vous avez aimé la pagaille sociale provoquée par le projet El Khomri, vous adorerez le référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Après des années de débats mais aussi de tensions et d&rsquo;affrontements sur le dossier de Notre-Dame-des-Landes, François Hollande a choisi de s&rsquo;en remettre au référendum pour trancher cette question. Ce choix a pu paraître habile mais il comportait néanmoins deux risques. Le premier était celui du taux de participation car pour que le résultat de ce référendum consultatif soit recevable, il fallait que la participation atteigne la barre des 50%, ce qui n&rsquo;était pas acté d&rsquo;avance compte-tenu des niveaux d&rsquo;abstention élevés enregistrés scrutin après scrutin. L&rsquo;autre risque résidait, comme pour tout référendum (et l&rsquo;exemple britannique est venu le rappeler spectaculairement), dans le fait que le camp du &nbsp;&quot;non&quot; est généralement plus mobilisé et est en capacité d&rsquo;agréger diverses sources de mécontentements. Les nombreuses manifestations organisées sur le site de Notre-Dame-des-Landes mais aussi à Nantes avaient d&rsquo;ailleurs montré une forte détermination et mobilisation des opposants à ce projet.<h3 class="s2">1/ Plus d&rsquo;un électeur sur deux est allé voter.</h3>Le premier pari, celui de la participation, a été gagné puisque le taux de participation s&rsquo;est élevé à 51,1% sur l&rsquo;ensemble du département, ce qui vient valider le résultat de ce référendum. Quand on met en regard cette participation avec celles observées lors des précédents scrutins dans le département, on constate que ce référendum sur un enjeu local a rencontré un écho et a mobilisé autant que les élections régionales et départementales de 2015 et un peu plus que les élections européennes de 2014.<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/1_0.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/1_0.png" style="width: 480px; height: 264px;" /></a>Ceci est une bonne nouvelle pour la démocratie locale et pourrait inciter à recourir davantage à cet outil. Quand ils sont consultés sur un projet structurant engageant l&rsquo;avenir de leur territoire, une majorité d&rsquo;électeurs sont prêts à jouer le jeu et à se déplacer. On notera cependant que l&rsquo;intensité et l&rsquo;ancienneté du débat sur cette question sont sans doute également des facteurs qui ont favorisé la participation dans la mesure où elles ont permis au public de s&rsquo;approprier cette question et de se forger un avis sur un sujet pourtant assez technique et complexe. Un sondage Ifop réalisé en mars 2016 pour Europe1 et Itélé[1] indiquait ainsi que pas moins de 93% des habitants du département avaient entendu parler du projet de construction d&rsquo;un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en remplacement de l&rsquo;aéroport actuel et savaient précisément de quoi il s&rsquo;agissait. &nbsp;&nbsp;Si l&rsquo;ancienneté du débat a sans conteste favorisé la participation, la proximité géographique à Notre-Dame-des-Landes l&rsquo;a également dopée. Comme le montre le graphique suivant, que nous avons pu réaliser en nous appuyant sur les informations de la base de données Gédéon de la société ADN[2], plus les électeurs résidaient près de cette commune et plus ils sont allés voter. Symboliquement et assez logiquement, c&rsquo;est à Notre-Dames-des-Landes que le taux de participation a été le plus élevé avec un score de 75%. Il demeure proche des 70% dans un rayon de 10 kilomètres et de 60% jusqu&rsquo;à 20 kilomètres. La mobilisation décline ensuite progressivement au fur et à mesure que l&rsquo;on s&rsquo;éloigne de la zone des travaux mais même dans les communes distantes de plus de 40 kilomètres, un électeur sur deux s&rsquo;est déplacé signe du large impact de ce débat dans l&rsquo;ensemble du département.&nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/2_0.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/2_0.png" style="width: 480px; height: 216px;" /></a>La carte suivante fait bien ressortir ce lien entre la participation et la distance à Notre-Dame-des-Landes mais montre également que d&rsquo;autres logiques géographiques ont été à l&rsquo;œuvre. On constate en effet une moindre mobilisation sur toute la partie sud du département (qu&rsquo;on appelle localement le &quot;Sud-Loire&quot;) comme si les habitants de ce territoire se sentaient moins impliqués par cette problématique plus &quot;septentrionale&quot;. En revanche, la participation demeure élevée même à bonne distance de Notre-Dame-des-Landes dans beaucoup de communes du nord et du nord-est du département, les attentes en termes de retombées économiques étant sans doute plus fortes dans cette zone comme nous le verrons. &nbsp;&nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/3.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/3.png" style="width: 480px; height: 406px;" /></a>Ce débat entamé depuis de nombreuses années n&rsquo;a pas laissé les élus locaux indifférents et de nombreux maires se sont positionnés. Nous avons recensé 17 maires adhérant aux associations opposées au projet quant à l&rsquo;inverse, sous l&rsquo;impulsion de l&rsquo;Association des Maires de Loire-Atlantique, 114 de leurs collègues déclaraient leur soutien au projet à quelques semaines du scrutin, 81 maires ne prenant pas publiquement position. On constate que la participation au référendum a été significativement plus importante (65,3%) dans les 17 communes dont le premier édile s&rsquo;était déclaré opposant à la construction du nouvel aéroport. Cette prime de participation renvoie sans doute au travail de mobilisation que ces maires et leurs conseillers municipaux (dans bon nombre de ces communes, non seulement le maire, mais également une bonne partie de son conseil municipal adhèrent aux associations d&rsquo;opposants comme l&rsquo;ACIPA) ont effectué auprès de leurs administrés mais s&rsquo;explique également par le fait que bon nombre de ces communes sont situées à proximité de Notre-Dame-des-Landes, paramètre dont on a vu qu&rsquo;il jouait à la hausse sur la participation. A l&rsquo;inverse, l&rsquo;engagement de nombreux maires en faveur du projet ne semble pas avoir eu d&rsquo;effet entraînement sur la population locale puisque le taux de participation s&rsquo;établit en moyenne à 54,3% dans ces communes, soit un niveau identique à celui enregistré dans les communes dont le maire était resté neutre (54,1%).&nbsp;<h3 class="s2">2/ Le camp du &quot;oui&quot; l&rsquo;emporte nettement.</h3>Autre satisfaction pour les partisans du projet, non seulement le seuil des 50% de votants a été franchi mais leur victoire est, de surcroît, très nette puisque l&rsquo;approbation à la question posée atteint 55,2%. Ici aussi, la variable de la distance à Notre-Dame-des-Landes apparaît comme ayant puissamment structuré le rapport de forces. C&rsquo;est dans cette commune que le &quot;non&quot; obtient son meilleur score avec 73,6%. Il est également très largement en tête dans les 6 communes situées à moins de 10 kilomètres (62,7% en moyenne) et le rapport de force demeure équilibré jusqu&rsquo;à 15 kilomètres : 49,8% pour le &quot;non&quot; et 50,2% pour le &quot;oui&quot; en moyenne. Mais ce camp prend ensuite l&rsquo;ascendant dès que l&rsquo;on franchit cette limite de 15 kilomètres (54,4% pour le &quot;oui&quot; en moyenne dans les 14 communes distantes de 15 à 20 kilomètres) et l&rsquo;avance du &quot;oui&quot; augmente linéairement plus on s&rsquo;éloigne de Notre-Dame-des-Landes avec en moyenne 62,3% dans les 52 communes situées à plus de 40 kilomètres. A cette distance, les nuisances occasionnées sur son propre cadre de vie semblent mineures quand les retombées économiques positives de ce projet attendues pour le département semblent avoir motivé le vote &quot;oui&quot;. &nbsp; &nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/4.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/4.png" style="width: 480px; height: 238px;" /></a>On notera au passage que les opposants au projet qui ont critiqué l&rsquo;organisation de ce référendum et notamment son périmètre trop restrictif (certains plaidant pour une consultation de l&rsquo;ensemble des habitants des Pays-de-la-Loire et de la Bretagne) auraient peut-être été encore davantage pénalisés si un périmètre élargi avait été retenu dans la mesure où cette &quot;loi de la distance&quot; a très nettement joué à la défaveur du &quot;non&quot;. De ce point de vue, mener la consultation sur un périmètre élargi aurait potentiellement amplifié la victoire du &quot;oui&quot;.La proximité et l&rsquo;impact d&rsquo;un tel projet d&rsquo;aménagement ont donc fortement imprimé leur emprunte sur l&rsquo;opinion des habitants du département et les scores du &quot;oui&quot; et du &quot;non&quot; à la question du transfert de l&rsquo;aéroport sont très clairement corrélés sur cette &quot;métrique&quot;. &nbsp;Mais cette influence s&rsquo;était déjà manifestée sur d&rsquo;autres scrutins dont l&rsquo;objet était plus large et ne portait pas sur cette seule question. On avait déjà remarqué qu&rsquo;aux européennes de 2014[3] ou au premier tour des élections régionales de 2015, le score de la liste EELV, était lui aussi très clairement indexé sur la distance à Notre-Dame-des-Landes. Le combat contre ce projet d&rsquo;infrastructure a accru l&rsquo;audience de l&rsquo;écologie politique dans toute une partie du département. &nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/5.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/5.png" style="width: 480px; height: 226px;" /></a>Si la loi d&rsquo;éloignement à Notre-Dame-des-Landes a donc contribué à structurer en profondeur ces votes, d&rsquo;autres paramètres ont également joué dans la mesure où par exemple, le taux de vote &laquo;oui&quot; est beaucoup plus massif dans le nord-est du département (avec des scores de près de 70% à 80% autour de Châteaubriant) que dans bon nombre de communes situées au sud de la Loire et souvent aussi voire plus éloignées de Notre-Dame-des-Landes que celles appartenant à la zone précédemment citée. Le clivage entre Nord et Sud-Loire, toujours prégnant dans ce département, a manifestement joué un rôle et l&rsquo;on peut penser que les habitants du pays de Retz ou du Vignoble, qui résident suffisamment loin de l&rsquo;aéroport actuel situé à Bouguenais pour ne pas en subir les nuisances mais suffisamment près pour s&rsquo;y rendre facilement en cas de besoin ont soutenu avec tiédeur voire se sont opposés au déménagement de &quot;leur&quot; aéroport.<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/6.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/6.png" style="width: 480px; height: 456px;" /></a>La situation économique et la sociologie sont aussi à prendre en compte dans la compréhension de ce vote. L&rsquo;enquête Ifop pour Europe1 et Itélé avait montré que, parmi les personnes favorables au projet, les retombées économiques et les créations d&rsquo;emplois arrivaient et de loin (avec 56% de citations) comme l&rsquo;argument le plus porteur devant la réduction des nuisances sonores sur l&rsquo;agglomération nantaise (22%) ou l&rsquo;amélioration des possibilités en matière de transports pour les habitants (10%). Il n&rsquo;est dès lors pas étonnant que ce soient les zones économiquement les moins dynamiques du département (en l&rsquo;espèce la région de Châteaubriant) qui aient été le plus sensibles à cet argument et qui aient du coup le plus massivement soutenu un projet dont elles attendaient le plus. A l&rsquo;inverse, le soutien est moins franc dans toute une série de communes ou de territoires économiquement plus prospères comme Nantes (50,1% pour le &quot;oui&quot;), Vertou (51,1%) ou bien encore Pornic (49,8%).De la même façon, le sondage de l&rsquo;Ifop, qui avait mesuré 3 mois avant le scrutin les intentions de vote à 57% pour le &quot;oui&quot; et 43% pour le &quot;non&quot;, avait montré un clivage sociologique assez marqué avec seulement 47% de &quot;oui&quot; parmi les cadres supérieurs, les enseignants et les professions intellectuelles contre 57% chez les employés et les ouvriers. Dans les communes où les CSP+ sont les plus représentées, le vote &quot;non&quot; a donc pu davantage résister que dans les communes plus populaires, notamment celles situées dans les zones rurales ou péri-urbaines.Hormis le niveau de dynamisme économique et la composition sociologique de la population des différentes communes, un autre facteur est également venu amplifier et/ou contrecarrer, selon les lieux, la &quot;loi de la distance&quot;. Il s&rsquo;agit de la prise de position des maires sur le projet. Comme on peut le voir sur le graphique suivant, le &quot;non&quot; a atteint en moyenne 50,9% dans les 17 communes dont le maire appelait à voter &quot;non&quot;. La prise de position de ces élus a, comme on l&rsquo;a vu, engendré une participation électorale plus importante dans ces communes et cela a sans doute gonflé localement le score du &quot;non&quot;. Mais ce phénomène a joué d&rsquo;un poids assez faible sur l&rsquo;ensemble du département dans la mesure où ces 17 communes n&rsquo;abritent que 40 000 électeurs sur les 966 000 inscrits dans le département.&nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/7.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/7.png" style="width: 480px; height: 164px;" /></a>Le rapport de force s&rsquo;inverse totalement dans les 81 communes dont les maires n&rsquo;avaient pas pris position. Dans ce groupe de communes, où les électeurs n&rsquo;ont donc été soumis à aucune consigne émanant du personnel politique local, le &quot;non&quot; tombe en moyenne à 43,6% contre 56,4% pour le &quot;oui&quot;. Cette avance du &quot;oui&quot; est encore amplifiée dans les communes dont le maire appelait à voter en faveur du projet puisqu&rsquo;il atteint en moyenne 62,3% soit près de 6 points de plus que dans les communes dont les premiers édiles n&rsquo;avaient pas pris position. Si les maires favorables au &quot;oui&quot; n&rsquo;ont donc, comme on l&rsquo;a vu précédemment, pas dopé la participation dans leur commune, ils ont en revanche eu un effet prescripteur puisque le oui dans leur commune est significativement plus haut que dans les communes où aucune &quot;consigne&quot; n&rsquo;avait été donnée.<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/8.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/8.png" style="width: 480px; height: 298px;" /></a>_______[1] Enquête réalisée on line du 29 février au 2 mars 2016 auprès d&rsquo;un échantillon représentatif de 545 habitants du département.[2] Nous remercions tout particulièrement Guy Dumoulin pour son aide précieuse.[3] Cf Ifop Focus n&deg;119 &quot;Contestations environnementales locales et vote écologiste&quot;. Novembre 2014

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La Loire-Atlantique dit "oui" à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

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Oui à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : petites leçons électorales d'un referendum 

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Notre-Dame-des-Landes, sainte patronne des querelles aéroportuaires à deux balles, priez pour nous...

J&#39;ai prudemment vérifié que l&#39;info ne venait pas du <a href="http://www.legorafi.fr/">Gorafi</a>, ou de la kyrielle <a href="http://www.lasardineduport.fr/marseillais-imagine-avangers-avant-stan-lee/">de sites parodiques</a> qui lui tirent désormais la bourre sur le Web avec plus ou moins de talent, googlé deux ou trois sources concordantes pour être certain qu&#39;il ne s&#39;agissait pas d&#39;un malentendu mais non&nbsp;: la police de Birmingham, deuxième ville de Grande-Bretagne, <a href="http://www.telegraph.co.uk/news/2016/09/09/british-police-force-says-it-may-allow-female-officers-to-wear-f/">envisage effectivement de recruter des femmes portant la burqa</a>.&nbsp;Pas des femmes coiffées d&#39;un bête hidjab &ndash; ça, <a href="https://www.theguardian.com/world/2016/aug/24/canada-mounted-police-muslim-women-hijab">ça existe déjà</a> dans pas mal de pays majoritairement non-musulmans et ça ne me dérange pas plus que ça en vérité, la laïcité modèle 1905 étant loin d&#39;être le principe universel que l&#39;on croit&ndash;, mais bien des femmes en voile intégral et au visage dissimulé.&nbsp;La logique des patrons de la police des West Midlands, qui n&#39;ont encore jamais reçu la moindre candidature de ce genre mais comptent bien stimuler les vocations, est d&#39;ailleurs imparable&nbsp;:&nbsp;&quot;Ce qui est important, c&#39;est que nous soyons le reflet de la communauté que nous servons&nbsp;; nous avons déjà pris plusieurs mesures significatives puisqu&#39;un tiers de nos nouvelles recrues sont issues des BME (&quot;Black and Minoriy Ethnicity&quot;) mais il y a encore beaucoup à faire&quot;.&nbsp;En d&#39;autres termes, si la police doit ressembler aux gens qu&#39;elle protège, ce qui, à nouveau, est loin d&#39;être totalement absurde, et que le nombre de femmes en burqa devient significatif, elle doit s&#39;ouvrir à ce nouveau public. CQFD. L&#39;histoire ne dit pas si elle devrait aussi se mettre à recruter des skinheads dans une commune où les électeurs du <a href="http://www.bnp.org.uk/">British National Party</a>, le FN du crû, constitueraient une forte minorité et auraient besoin de mieux se sentir représentés par leurs pandores mais bon, ne tombons pas trop vite dans le mauvais esprit.&nbsp;Pour autant, dans la foulée de, hum, l&#39;affaire du burkini, qui a vu la France taxée d&#39;intolérance religieuse parce qu&#39;une poignée d&#39;édiles balnéaires, vite retoqués par le Conseil d&rsquo;État, suggéraient que cet accoutrement promouvait un certain radicalisme religieux, ce débat façon 3sexe des anges&quot; peut-il être prolongé jusqu&#39;à inclure la burqa&nbsp;? Et les <a href="https://delphysyllepse.wordpress.com/">féministes plénéliennes</a> défendant le droit des femmes pudiques à faire bronzette en dépit de la concupiscence névrotique des mâles, déclareront-elles que c&#39;est en se masquant qu&#39;une femme se fraye un chemin dans l&#39;espace public&nbsp;?&nbsp;J&#39;attendrai qu&#39;elles se prononcent avant d&#39;émettre un avis de mâle blanc quinquagénaire, mais je perçois déjà plusieurs obstacles théologiques à cette intéressante initiative : une policière en burqa pourra-t-elle interpeller un délinquant de sexe masculin&nbsp;? Et un délinquant pieux, qui plus est&nbsp;? Aura-t-elle le droit de fouiller une délinquante en mini-short ? Sera-t-elle dispensée de porter assistance à un apostat&nbsp;? Quid des missions qui lui seront confiées pendant ses règles ? Enfin, pourra-t-on s&#39;assurer de son identité au moment de voir la sienne contrôlée&nbsp;?&nbsp;Oh, j&#39;imagine que tout un tas d&#39;imams ont déjà répondu à ces questions sur YouTube, et même qu&#39;il s&#39;en trouvera un ou deux pour considérer qu&#39;une femme en burqa serait mieux dans sa cuisine que dans un commissariat (confortant l&#39;ami Plenel dans l&#39;idée que la burqa est une libération), mais je trouve tout de même marrant de voir la burqa intégrée à l&#39;uniforme de la police anglaise au moment où la gendarmerie de l&rsquo;État islamique l&#39;interdit pour raison de sécurité (enfin presque, là pour le coup, c&#39;était du <a href="http://www.marianne.net/non-daech-n-pas-interdit-burqa-irak-100245575.html">Gorafi</a><a href="http://www.marianne.net/non-daech-n-pas-interdit-burqa-irak-100245575.html"> iranien</a>).

Une policière britannique en burqa peut-elle arrêter un délinquant pieux ?

Le traitement d’un sujet franco-français par la presse US est toujours un peu agaçant. Les correspondants à Paris du <a href="http://www.nytimes.com/2011/04/12/world/europe/12france.html?_r=1" target="_blank">New York Times</a> ou du <a href="http://www.washingtonpost.com/local/the-few-us-muslim-women-who-choose-full-veil-face-mix-of-harassment-sympathy/2011/04/13/AFLrwzYD_story.html" target="_blank">Washington Post</a> connaissent mal les subtilités du débat local et, lorsqu’ils les maîtrisent aussi bien qu'un Alain Duhamel, ils sont bien forcés d’aller au plus simple pour être compris de leurs lecteurs. Après tout, nos propres émissaires en Étasunie font la même chose et l’entretien patient de la flamme anti-américaine ne va pas sans quelques raccourcis (saviez-vous que deux Américains sur trois sont créationnistes, obèses et membres d'un club de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Survivalisme" target="_blank">survivalistes</a> évangéliques ?)… Pour autant, ce regard hors-sol n’est pas toujours sans un certain intérêt documentaire. Ok, lorsqu’un journaliste yankee compare la France au Soudan, à l’Iran ou à l’Arabie saoudite parce que son parlement légifère sur le droit des gens à s’habiller comme ils le souhaitent, on ne peut que trouver ça grotesque. La France est en effet le pays de la liberté et des droits de l’homme et nul doute qu’un séminaire d’un semestre ou deux sur la façon dont la laïcité puise ses racines dans les Lumières libérales convertirait, si j’ose dire, jusqu’au plus ignorant de ces plumitifs à notre vision du monde.<h3 class="s2">Des militantes obscurantistes et prosélytes ? Bien sûr. Et alors ? </h3> Faisons pourtant l’effort, au moins par jeu, d’ignorer un instant les terribles lacunes historiques et philosophiques de ces allogènes qui prétendent nous juger et considérons leurs arguments ― aussi fragiles soient-il. Curieusement, ils ne semblent pas être passés à côté des implications sexistes et obscurantistes du port du voile intégral. Ni même des raisons clairement militantes et prosélytes pour lesquelles des femmes décident de se déguiser en <a href="http://www.barbapapa.fr/index.html" target="_blank">barbapapa</a> été comme hiver. C'est intriguant parce que ce sont précisément les raisons pour lesquelles il s’est trouvé <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaires_du_voile_islamique#Port_du_voile_int.C3.A9gral_en_public" target="_blank">335 députés et 246 sénateurs français pour voter cette interdiction</a>... Non, le point de vue de ces étranges étrangers semble se réduire à l’idée que, quelles que soient leurs motivations religieuses ou politiques, les citoyens d’un pays libre et démocratique ont le droit de vivre leur vie comme bon leur semble et de penser ce qu’ils veulent dès lors qu’ils se comportent convenablement par ailleurs, payent leurs impôts et ne braquent pas de banques. Y compris lorsque leur credo nous hérisse le poil. Quelle drôle d’idée ! Concernant l’Arabie saoudite ou au Soudan, où le régime promeut de mauvaises pensées et une manière grotesque de s’habiller, on pourrait les suivre, mais en France, où la contrainte vestimentaire est au justement un instrument de liberté et le « dress code » établi par la représentation nationale encourage la réflexion, quelle confusion ! Non, vraiment, comparer le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pasdaran" target="_blank">pasdaran</a> qui arrête une femme dans une rue de Téhéran parce que ses cheveux dépassent au <a href="http://www.20minutes.fr/ledirect/708785/societe-loi-anti-voile-integral-quatre-femmes-verbalisees" target="_blank">gendarme qui fait la même chose dans une rue de Paris</a> parce qu’on ne voit pas les siens, il fallait vraiment être un journaliste américain inculte pour en arriver là...--------------------------------------------------------------------------------------------------------------PS : A toutes fins utiles, précisons que cet article critique, sur un ton ironique (trop ?) l'interdiction de s'habiller comme on le souhaite dans un pays libre et démocratique. Y compris lorsqu'un costume est lui-même un symbole d'intolérance. On ne peut pas défendre la liberté en la restreignant.

L'interdiction de la burqa, une exception française ?

Zone franche

Interdiction de la burqa : la France en pointe, le reste du monde isolé

<div><h3 class="s2">Atlantico : 5 ans après, quel bilan peut-on faire de l&#39;application de la loi du 11 octobre 2010 ?</h3>Denis Jacob : Tout d&rsquo;abord il convient de rappeler que la loi du 11 octobre 2010 n&rsquo;est pas spécifiquement ciblée sur le port de la burqa mais plus globalement sur le fait pour toute personne de dissimuler son visage comme par exemple des personnes cagoulées ou casquées sur des manifestations dont le seul objectif est d&rsquo;en découdre avec les forces de police et de se livrer à des actes de pillages et de vandalisme. En clair, cette loi a pour objectif de sanctionner toute personne qui, dans le but de commettre une infraction, dissimule son visage pour ne pas être identifiée.Malheureusement, cette loi a été dévoyée par certains biens pensants, notamment par certaines personnes de milieu associatif et politique, pour l&rsquo;orienter uniquement sur le port de la burqa. Cela a notamment fait le buzz médiatique sur quelques cas, à la marge, qui a conduit à des rapports particulièrement tendus avec la police dans le cadre de contrôles d&rsquo;identité.Aujourd&rsquo;hui, il ne faut pas parler de bilan positif ou négatif d&rsquo;ailleurs car très objectivement les policiers ne se sont pas lancés &laquo;&nbsp;à la chasse à la burqa&nbsp;&raquo; pour le simple plaisir de contrôler cette partie minoritaire de la population française.D&rsquo;ailleurs, cela ne concerne que très peu de personnes puisque le nombre de femmes porteurs de la burqa est estimé à 2000. C&rsquo;est pourquoi il y a ce risque de contrôle répété d&rsquo;une même personne par plusieurs patrouilles de police différentes.De plus, le niveau relevé de VIGIPIRATE au regard, d&rsquo;une part, du risque géopolitique international d&rsquo;attentats et, d&rsquo;autre part, les attentats de janvier 2015 en France, implique une vigilance accrue et de fait une augmentation du contrôle qui peut intervenir sur les femmes portant la burqa.Rappelons également que la loi a pour but de rappeler que la France est un pays laïque qui respecte toutes les formes de religions. Cependant son rôle est aussi de lutter contre toute forme de religion extrême, asservissante, pour des femmes notamment, comme c&rsquo;est le cas avec la burqa et de lutter contre toute tentative d&rsquo;imposer un type de religion sur une autre part un affichage ostentatoire.A ce jour, la loi du 11 octobre 2010 est &laquo;&nbsp;banalisée&nbsp;&raquo; comme toute autre loi qui permet aux forces de l&rsquo;ordre d&rsquo;intervenir et de prévenir, de dissuader ou de réprimer toute action qui aurait pour objet de commettre une infraction.</div><div>Les faits de récidives telles qu&rsquo;ils sont rapportées apparaissent plus comme la volonté de contrevenir à la loi sur la burqa que la volonté de policiers à focaliser sur une minorité de la population par simple plaisir de les contrôler et de les verbaliser plusieurs fois. Les policiers sont républicains et leur priorité est avant tout d&rsquo;assurer la sécurité de leurs concitoyens dans un contexte particulièrement difficile. S&rsquo;ils doivent pour cela, contrôler plusieurs fois une personne identique du fait de l&rsquo;impossibilité de l&rsquo;identifier visuellement alors ils se doivent de le faire car rien ne garantit que sous une telle tenue ne se cache pas une personne susceptible de dissimuler tout type d&rsquo;armes en vue de commettre un attentat, tout autre acte criminel ou de délinquance.</div><div><h3 class="s2">Il s&#39;agirait souvent des mêmes femmes contrôlées parfois plusieurs fois. Ainsi une femme aurait été contrôlée 33 fois. Cette forme de multi-récidivisme marque-t-elle l&#39;échec de la loi ?</h3>Non il ne s&rsquo;agit pas d&rsquo;un échec mais quand on se trouve dans une situation, telle que je l&rsquo;ai décrite ci-dessus, les policiers doivent s&rsquo;assurer que l&rsquo;on a bien à faire à la bonne personne. La difficulté de ne pas pouvoir identifier visuellement la personne oblige les policiers à s&rsquo;assurer que la personne dissimulée par cette tenue n&rsquo;est pas un terroriste ou un délinquant, possiblement armé, près à commettre un acte grave. Si la même personne est contrôlée plusieurs fois c&rsquo;est qu&rsquo;elle a la ferme volonté de ne pas respecter la loi française. Le rôle des policiers est de rappeler que personne n&rsquo;est au-dessus de la loi et que nul n&rsquo;y sensé l&rsquo;ignorer. Lorsqu&rsquo;on réside en France, les lois de la République doivent être respectées.</div><div><h3 class="s2">Sur le terrain, comment se déroule l&#39;application de la loi pour les forces de l&#39;ordre ?&nbsp;</h3>Sur le terrain, l&rsquo;application de la loi s&rsquo;applique comme tout autre texte et règlement, sans ostracisme ni dogmatisme. Comme je l&rsquo;ai écrit plus haut. Les policiers sont républicains et respectueux des lois. Ils ne sont pas &laquo;&nbsp;chasseurs de Burqa&nbsp;&raquo;. S&rsquo;ils constatent une infraction, ils la verbalisent le cas échéant comme tout autre infraction. Si le contrôle se passe bien, il n&rsquo;y a pas forcément lieu à verbaliser. Tout est question de discernement comme savent le faire quotidiennement les policiers sur le terrain. Par contre, si la personne contrôlée est particulièrement connue des services de police pour faire habituellement obstruction à tout contrôle et se soustraire à l&rsquo;application de la loi alors il est clair que le rôle des policiers est que force reste à la loi surtout dans un climat terroriste particulièrement prégnant.</div><div><h3 class="s2">Certains jugent cette loi insuffisante. Partagez-vous cet avis ?</h3>Je pense que le problème n&rsquo;est pas pénal mais sociétal. Le fait de porter une burqa est avant tout avilissant pour une femme qui la porte. Pour certaines ce choix a été imposé, pour d&rsquo;autres l&rsquo;endoctrinement religieux semble être à l&rsquo;origine d&rsquo;un tel choix enfin d&rsquo;autres ont fait un choix personnel assumer de s&rsquo;orienter vers un extrémisme religieux. Ce n&rsquo;est pas un durcissement de la loi qui changera cela, on prendrait même le risque de durcir encore plus cette radicalisation religieuse du fait de l&rsquo;interdit.Il ne m&rsquo;appartient pas en tant que policier de juger de l&rsquo;efficacité ou non de la loi, il appartient au législateur d&rsquo;étudier cette problématique sur le fond et de mesurer toutes les conséquence que pourrait engendrer une modification en prenant en compte les aspects négatifs et positifs d&rsquo;une telle modification si elle devait intervenir.</div>&nbsp;

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 Loi contre le port de la burqa, 5 ans après : où en est-on ?

Lever le voile 

Loi contre le port de la burqa, 5 ans après : où en est-on ?

Prestige de l'uniforme

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Théologie amusante : une policière britannique en burqa peut-elle arrêter un délinquant pieux ? 

Je me disais tout à l&#39;heure, en voyant venir vers moi une femme en voile intégral tenant par la main sa copie conforme miniature de huit ou neuf ans, que je regrettais <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Voile_islamique_dans_les_écoles_en_France#Premiers_cas_.28juin_1989.29">le bon vieux débat sur le &quot;foulard&quot;</a>.&nbsp;C&#39;est qu&#39;elle était presque bon enfant, finalement, cette querelle à la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Clochemerle#Histoire">Clochemerle</a> de la fin des années 80. Les pour et les contre se montaient déjà le bourrichon dans des médias qui n&#39;étaient pas encore en ligne, mais on pouvait ne pas prendre trop au sérieux le délire d&#39;une poignée d&#39;ados qui, une génération plus tôt, auraient peut-être fait de la provoc au bahut avec une crête de punk. Et on pouvait même rappeler, pour dédramatiser, qu&#39;une Gauloise convenable ne serait jamais sortie &quot;en cheveux&quot; dans les années cinquante...&nbsp;On était en terrain connu, quoi.&nbsp;Désormais, tout est changé. On ne discute plus de la nature éventuellement &quot;ostentatoire&quot; d&#39;un bandana multicolore qui couvrirait ou pas le lobe de l&#39;oreille, on apprend plutôt à faire <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_types_of_sartorial_hijab">la différence</a> entre une abaya, un jilbeb, une burqa, un tchador ou un niqab comme on pouvait autrefois distinguer une blouse d&#39;un chemisier (personnellement, je n&#39;ai jamais vraiment su). Et à la plage, on fait l&#39;expérience du burkini dans ses deux registres&nbsp;: <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Burquini">le près du corps</a> et l&#39;autre, <a class="Colorbox" href="http://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/13254204_231881430524677_5881042954878498231_n.jpg?oh=2294367741ede062df01a146f8a09e1d&amp;oe=581DA140" target="_blank">plus couvrant</a> (pour ne pas dire plus &quot;flottant&quot; et se noyer dans le calembour).&nbsp;Les ados rebelles se sont adjointes des femmes d&#39;âge mûr et des minottes du primaire, ont <a href="http://www.slate.fr/story/104625/feminisme-raciste">sophistiqué leur discours</a>, se sont recentrées sur <a href="https://www.quora.com/Why-did-Henry-Ford-say-“A-customer-can-have-a-car-painted-any-color-he-wants-as-long-as-it’s-black”">la gamme de couleurs de la Ford T</a> et sont devenues aussi omniprésentes que <a href="http://www.challenges.fr/galeries-photos/entreprise/industrie-automobile/20160201.CHA4566/le-top-20-des-voitures-les-plus-vendues-en-france-en-2016.html">les Renault Clio</a>. Je connais des quartiers de Paris ou de Marseille où elles sont d&#39;ailleurs plus nombreuses que les voilées type années 80, pour ne rien dire des débauchées se baladant tête nue.&nbsp;Spontanément, en bon libéral, je n&#39;ai pas beaucoup de sympathie pour les interdictions de s&#39;habiller comme on l&#39;entend. Je veux pouvoir <a href="http://www.atlantico.fr/rdv/zone-franche/canicule-pour-vraie-solidarite-avec-femmes-en-voile-integral-hugues-serraf-2779716.html">ironiser sur l&rsquo;inconfort grotesque</a> d&#39;une nana qui se promène recouverte d&#39;une toile de tente en pleine canicule sans me voir passer les menottes par la &quot;<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Police_de_la_Pensée">Thought Police&quot;</a>&nbsp;pour islamophobie, mais je ne me sens certainement pas le droit de lui dicter ses choix vestimentaires.&nbsp;Je veux aussi pouvoir rappeler, toujours sans risquer l&#39;arrestation, qu&#39;il faut être un<a href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/12/la-chasse-a-la-burqa-est-elle-ouverte-par-raphael-liogier_1290636_3232.html"> sophiste de classe olympique</a> pour prétendre que cet accessoire est autre chose qu&#39;un symbole d&#39;asservissement de la femme et d&#39;intimidation des musulmanes lambda, mais ça ne m&#39;amène toujours pas à en exiger la prohibition.&nbsp;N&#39;empêche, qu&#39;il était sympa le temps du débat sur cette poignée de punkettes en foulard. Prions (argh !) d&#39;ailleurs pour ne pas en arriver un jour à avoir de la nostalgie pour le débat sur la burqa... Ah, Il y a des jours, on s&#39;en voudrait presque de ne pas être un gros plouc réac et liberticide !

Abaya, jilbeb, burqa, niqab, burkini... Nostalgie du débat sur le foulard

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Port du voile au travail : la CJUE entend protéger la liberté religieuse

Prosélytisme ou droit fondamental ?

Port du voile au travail : comment la Cour de Justice de l’Union européenne, comme la loi El Khomri, entend protéger la liberté religieuse (mais à quel prix ?)

Une nouvelle polémique au cœur de l&#39;été. Une association de femmes des quartiers nord de&nbsp;Marseille&nbsp;a donné des consignes à ses membres pour une journée dans un parc aquatique privatisé.&nbsp;&quot;Je compte sur vous pour respecter la Awra et donc de ne pas venir en 2 pièces&quot;, peut-on lire sur l&#39;affiche de l&#39;association Smile 13, sur sa <a class="Colorbox" href="https://www.facebook.com/associationsmile13/?fref=ts" target="_blank">page&nbsp;Facebook.</a> &quot;Le parc autorise exceptionnellement burkini-Jilbab de bain. Bien entendu, il y aura des maîtres-nageurs hommes, c&#39;est la raison pour laquelle l&#39;association a négocié afin qu&#39;exclusivement le parc autorise la baignade en burkini&quot;.Cette &quot;association socio-culturelle, sportive et d&#39;entraide pour femmes et enfants&quot; a indiqué avoir &quot;privatisé&quot; le Speed Water Parc, situé au nord de Marseille, pour le samedi 10 septembre. L&#39;association explique également que les enfants garçons sont également autorisés jusqu&#39;à 10 ans.Ces consignes sont en restés en travers de la gorge de plusieurs élus locaux. Le sénateur-maire&nbsp;DVG&nbsp;de la commune Michel Amiel a annoncé vouloir prendre un arrêté d&#39;interdiction, au motif que cette manifestation &quot;est susceptible de troubles à l&#39;ordre public&nbsp;&quot;. Avant d&#39;ajouter : &quot;Je suis choqué et en colère, je considère cet événement comme une provocation dont on n&#39;a pas besoin dans le contexte actuel. C&#39;est du communautarisme pur et dur&quot;.La députée du parti Les Républicains&nbsp;des Bouches-du-Rhône et maire des 11 et 12e arrondissements Valérie Boyer&nbsp;a publié l&#39;affiche sur Twitter avant de la fustiger. &quot;Accepter cette soi-disant mode, c&#39;est conforter le communautarisme dans notre pays, mais c&#39;est aussi une question de dignité de la femme, une question de respect de nos principes fondamentaux&quot; a-t-elle estimé.Le Front nationale a également réagi. Dans un communiqué intitulé &quot;Fini le&nbsp;vivre-ensemble, place au vivre avec le communautarisme islamique !&quot;, le sénateur-maire FN des 13e et 14e arrondissements de Marseille Stéphane Ravier a déclaré que &quot;cette journée islamique démontre qu&#39;au-delà des discours rassurants des autorités musulmanes, un certain nombre de musulmans se coupent volontairement de notre modèle républicain, et se mettent d&#39;eux-mêmes à l&#39;écart de notre société&quot;.

Burqa Israël plage - Atlantico.fr

Marseille : une "journée burkini" dans un parc aquatique suscite la polémique

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Culture

Abaya, jilbeb, burqa, tchador, niqab, burkini... Ah que reviennent les temps heureux du bon vieux débat sur le "foulard" !