Pour résumer : la BCE appuie à fond sur l'accélérateur. La Banque a annoncé aujourd'hui le passage de certains de ses taux à zéro, voire à taux négatif. La Banque va augmenter son programme dit LTRO, d'achat d'obligations avec de l'argent nouvellement créé : le programme actuel se verra augmenté à hauteur de 80 milliards d'euros, et un nouveau programme similaire, TLTRO II, sera lancé. Et surtout, ce qui est vraiment nouveau : les rachats d'actifs inclueront non seulement les obligations d'Etat, mais également les obligations d'entreprises cotées.
C'est cette dernière étape qui est inédite (même si elle avait un peu été essayée au Japon).
Depuis l'apparition de programmes de rachat d'obligations, de nombreuses voix se sont élevées pour dire que cette création monétaire mènerait à de l'inflation. Pourtant, c'est l'inverse qui s'est passé, à la fois au Japon, aux Etats-Unis et dans la zone euro. Selon certains, c'est parce que ces programmes ne représentent pas de la création monétaire : la banque centrale crée de l'argent pour acheter ces obligations d'Etat, mais ces obligations d'Etat se retrouvent à son bilan, et les Etats payent les obligations. Autrement dit, pour chaque euro injecté dans le système, la même opération en retire un. Le calcul est différent s'il s'agit d'acheter des obligations d'entités privées, même s'il reste à voir si cet argent se retrouvera dans l'économie réelle.
Au-delà de la technique monétaire, en tous cas, une chose est claire : la BCE est déterminée à tout essayer pour relancer l'économie européenne. Comme le résume l'économiste Duncan Weldon, la déclaration de la BCE peut se résumer par "On ne sait pas ce qui marche, donc on essaye tout."
En attendant, de manière prévisible, l'euro dégringole à son niveau le plus bas depuis novembre
Et la plupart des obligations souveraines en Europe dégringolent également, certaines atteignant des taux négatifs
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