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Les Frères Musulmans, rejoints plus tard par les néoracistes que sont les racialistes, usent depuis plus de 25 ans de ce que j'ai nommé la "rhétorique d'inversion". Ils instrumentalisent des valeurs et concepts (Droits de l'Homme, féminisme, démocratie, laïcité, etc.) pour les redéfinir à leur convenance afin, ensuite, de mieux les retourner contre la République. L'intérêt est double.
Leur approche identitaire et essentialiste, leur vision totalitaire du monde, des mœurs, de la "race", du "eux" et "nous", leur rejet de la laïcité qu'ils instrumentalisent, la place prédominante qu'ils veulent accorder à la religion dans les affaires publiques et politiques, leur populisme qui utilise les mêmes codes que l'extrême droite traditionnelle, l'antisémitisme de nombre d'entre eux dont l'histoire et les références sont fortement liées au nazisme, les classent à l'extrême droite de l'échiquier politique.
La rhétorique d'inversion masque cela. Son premier intérêt est de rassurer et séduire.
L'universalisme, l'égalité entre tous les êtres humains et l'émancipation individuelle leur donnent de l'eczéma, mais c’est à la société qu’ils passent de la pommade à travers des expressions humanistes qu’ils instrumentalisent. Nous retrouvons cette rhétorique d’inversion déclinée dans différents thèmes. Ces racistes deviennent des "militants antiracistes", le sexisme religieux se déclare "féministe", les islamistes rejettent la laïcité et la liberté de conscience mais se présentent comme défenseurs de la "vraie laïcité" ou de la "laïcité ouverte". Ils nous proposent d'accepter l’imposition de leurs valeurs rétrogrades et totalitaires par un autre concept qu'ils récupèrent et inversent : le "vivre ensemble" (qui est en réalité le "vivre dans leur ensemble").
Pour une partie de la société, les islamistes et indigénistes ne pourraient pas être si extrémistes que cela puisqu'ils affirment être antiracistes, féministes, pour la laïcité et le "vivre ensemble". Ils rassurent. Elle voit en eux une sorte d'antidote aux autres islamistes qui s'affichent comme tels. Les Frères Musulmans, par une vraie stratégie politique efficace, sont perçus comme de simples musulmans face aux salafistes qui, trop francs dans leurs intentions et dont la politique leur importe peu, font peur et passent pour des "fous de Dieu".
Le CCIF, association prônant l'intégrisme des Frères Musulmans, a fait de l'inversion un art. Il se présente comme défenseur de la laïcité et de la loi de 1905 tout en étant leur adversaire. Il transgresse par exemple allègrement cette loi, notamment l'article 26, en ayant tenu de nombreux meetings politiques dans des mosquées. Il prétend également défendre la liberté de conscience. Mais cela ne concerne que la liberté d'être intégriste. Les musulmans qui rejettent cet intégrisme ou, pire encore à leurs yeux, ceux qui apostasient, sont qualifiés par le CCIF et leurs partisans de "néoharkis", de traîtres, "d'islamophobes".
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