Une certitude : Emmanuel Macron appartient à la catégorie "valeurs montantes" de la vie politique en France. Et elles ne sont pas nombreuses. Question rituelle : jusqu'où ira-t-il ? Haut, tout en haut, espèrent les bonnes fées qui s'activent pour l'aider à se hisser au sommet. Tache stimulante pour ces " renifleurs de talents" que le ministre de l'Economie, propulsé à ce poste à la suite du dérapage incontrôlé d'Arnaud Montebourg, a séduit. Comme il plaît aux Français, du moins ceux qui ne sont pas accrochés à leurs privilèges au nom des "acquis sociaux " et qui aimeraient que "ça bouge".
Aujourd'hui on ne parle que du " phénomène Macron".
Untel croit savoir qu'il va remplacer Manuel Valls dans les prochaines semaines ; à moins qu'il ne se prépare carrément à la candidature à l'élection présidentielle de 2017. Chacun y va de son commentaire et la rumeur enfle. Résumons nous : Emmanuel Macron est vrai talent. Un inspecteur des Finances, philosophe, ce n'est pas fréquent. Il avait ébloui ses professeurs et patrons de stage pendant son parcours à l'ENA. Son coeur penche plus à gauche qu'à droite et il s'est retrouvé à l'Elysée au début du quinquennat de François Hollande. Macron ne veut pas faire la Révolution. Il rêve de faire bouger le système, de débloquer la société. Ils sont nombreux à se reconnaître en lui. Il n'est pas membre du Parti socialiste. Au bout de deux ans, il a eu envie d'aller voir ailleurs et se lancer à nouveau dans la vie active. Il n'en pas eu le temps, rattrapé par la démission forcée d'Arnaud Montebourg. Juste avant sa nomination à Bercy celui qui n'était pas tout à fait un inconnu pour le monde politique avait accordé une interview au Point dans laquelle il déclarait : "pas un Français aujourd'hui ne pense que la France peut continuer comme elle fait depuis vingt ans ! Les chiffres sont pourtant là, et les faits sont têtus. Ces postures relèvent de la maladie infantile du système politique français. Pour paraphraser Clemenceau, le destin de la France est trop important pour être confié à quelques-uns qui n'ont jamais croisé la réalité de la vie économique contemporaine".
La gauche de la gauche s'est étranglée, les syndicats se sont affolés. Depuis il n'a pas mis sa langue dans sa poche mais il a pu mesurer la difficulté de passer de la parole aux actes en politique, et surtout qu'à gauche économie et politique ne font pas bon ménage .Il a d'autant plus attiré l'attention sur lui que le Premier Ministre n'a eu de cesse de le recadrer car Emmanuel Macron prend beaucoup de lumière, et de surcroît il continue imperturbablement de semer ses petits cailloux avec des déclarations iconoclastes "on n'a pas tout fait pour l'emploi", en préconisant un raccourcissement de la durée d'indemnisation du chômage ou encore "des dérogations à la durée du temps de travail, qui mettraient fin de facto aux trente cinq heures". Cela ne plait pas beaucoup au Premier ministre qui lui aussi "aime l'entreprise" et ne veut pas se laisser doubler en matière de modernité. L'hiver dernier, lorsque l'on évoquait devant lui la loi Macron, il rectifiait systématiquement "la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances".
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