OPERA
BENVENUTO CELLINI
d’HECTOR BERLIOZ
MISE EN SCÈNE: TERRY GILLIAM
DIRECTION MUSICALE :PHILIPPE JORDAN
INFORMATIONS
OPERA NATIONAL DE PARIS
Place de la Bastille-75012 Paris
Tel : 0 892 89 9O 90
www.operadeparis.fr
En alternance jusqu’au 14 avril.
RECOMMANDATION
EN PRIORITÉ
THEME
A Rome, au début du XVI° siècle, en pleine renaissance italienne, Benvenuto Cellini, sculpteur flamboyant, impulsif et bon vivant, est très ennuyé.
Il a reçu du pape la commande urgente d’une monumentale statue de Persée, alors qu’il voulait profiter du carnaval - qui bat son plein dans la ville - pour enlever Téresa, la femme qu’il aime, et qui a été promise à un autre -sculpteur lui aussi mais d’un classicisme mortellement ennuyeux- par son père, le trésorier du pape…
Imbroglios, bagarres… Cellini, dans son emportement, tue le meilleur ami de son rival.
Pour obtenir l’absolution pour ce crime et, dans la foulée, la main de sa bien-aimée, il est contraint, par le Souverain Pontife, de lui livrer sa statue dans les meilleurs délais. Mettant en œuvre à la fois son ingéniosité et sa puissance de travail, Cellini viendra à bout du défi papal. Teresa sera à lui et la ville le portera en triomphe.
POINTS FORTS
Inspiré du roman autobiographique que le vrai Benvenuto Cellini, sculpteur et orfèvre aussi génial que rocambolesque, publia de son vivant, le livret de l’Opéra de Berlioz est un régal pour qui aime les œuvres « gargantuesques ». Le metteur en scène Terry Gilliam, l’un des plus « éruptifs » d’aujourd’hui, le « sale gosse » des Monthy Python, y a plaqué son goût pour le délire, la démesure et le burlesque! On n’est pas prêt d’oublier la scène d’ouverture, où, sous une pluie de confettis multicolores, il fait surgir, de toutes les entrées de la salle, une foule de monstres, d’acrobates, de jongleurs et de marionnettes géantes. Et tout ce petit monde joyeux, paillard et effervescent, de converger vers la scène par des passerelles sises à cour et à jardin, pour se fondre, après une réjouissante fiesta, dans d’époustouflants décors noir et blanc qui évoquent les gravures et dessins de Piranèse.
La scène de clôture restera en mémoire aussi, où tout un petit peuple, en liesse et en délire, célèbre Cellini au pied d’une gigantesque statue dorée, censée être celle de Persée. Les spectateurs sont, pour leur plus grande joie, noyés sous une averse de confettis, mordorés ceux-là, pour évoquer l’or de la statue.
Entre ces deux scènes, on aura écouté un opéra, certes, romantique, mais surtout ébouriffant, sans véritable ligne mélodique, qui s’autorise des arrières - plans orchestraux parfois déroutants, surtout dans l’acte 1, où l’orchestre a indéniablement le pouvoir, au détriment des chanteurs, qui doivent attendre l’acte 2 pour déployer l’étendue de leur talent.
Face à cette partition « cascadante », si périlleuse pour les voix, les chanteurs convoqués ici sont (presque) tous excellents, notamment le ténor américain John Osborn qui , dans un très bon français, compose un Cellini à la fois puissant, fougueux et en même temps déchiré entre son art et sa passion amoureuse. Remarquable, aussi, le baryton norvégien Audun Iversen qui interprète Fiéramosca son rival.
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