Dette américaine : les agences de notation en embuscade<!-- --> | Atlantico.fr
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Au cours des 25 prochaines années, les dépenses du gouvernement continueront d’augmenter plus vite que ses revenus.
Au cours des 25 prochaines années, les dépenses du gouvernement continueront d’augmenter plus vite que ses revenus.
©Flickr / Images_of_Money

Décod'Eco

Le "shutdown" ne résout pas grand-chose tant l'endettement américain atteint des proportions colossales qui pourraient mener à des conséquences dramatiques.

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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La dette publique des 18 plus grandes économies du monde a augmenté de 33 000 milliards de dollars depuis 2007 (source : BRI). La dette américaine, qui vient d’atteindre le plafond légal de 16 700 milliards de dollars, représente la moitié de ce chiffre.

Au Congrès américain, la question de la hausse du plafond de la dette a fait l’objet de débats animés. Maintenant que ce débat est terminé, il sera probablement un peu plus facile pour la Fed de faire un premier petit pas en direction de la très critiquée réduction du quantitative easing (“taper”).

Le plus important reste cependant les perspectives à long terme. Selon une étude réalisée par le Congressional Budget Office (CBO), au cours des 25 prochaines années, les dépenses du gouvernement continueront d’augmenter plus vite que ses revenus. Le fossé se creuse et la dette publique totale ne cesse d’augmenter.

Au regard de l’économie du pays la dette augmente trop vite et ce rythme n’est pas supportable à long terme, selon le CBO.

A la fin de la présidence d’Obama, dans trois ans, la dette publique devrait atteindre 22 000 milliards de dollars et 30 000 milliards fin 2020. Le gouvernement fédéral américain paiera cette année 220 milliards d’intérêts et 823 milliards en 2023.

Le service de la dette (intérêts + amortissements) devient une charge économique insupportable. En 2038, les paiements des intérêts représenteront 5% du PIB. Il semble très peu probable que les Etats-Unis puissent y faire face sans le soutien de la Fed via ses QE, et ce alors que la croissance du PIB devrait rester faible. Le ratio taux d’épargne des ménages/revenu disponible n’est que de 4,5%, dans la fourchette basse constatée sur les 60 dernières années.

Les Etats-Unis affichent un déficit chronique de la balance des paiements courants (environ 100 milliards) qui doit être financé par les investissements étrangers. Les investisseurs non-résidents détiennent des obligations américaines pour un montant de 5 590 milliards, chiffre resté stable sur les six derniers mois. A long terme, de nombreuses banques centrales veulent réduire la prépondérance de la devise américaine dans leurs réserves de change afin de réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar.

Conclusion : la tragédie du surendettement grotesque aux Etats-Unis atteint un nouveau niveau d’intensité. Standard & Poor’s a déjà dégradé les Etats-Unis à AA+. Les autres agences devraient suivre… et revoir à la baisse la notation américaine.

[Pour retrouver régulièrement le point de vue lucide du Dr. Unger sur le véritable état de l'économie mondiale, continuez votre lecture...]

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