La ruralité supporte, depuis plusieurs gouvernements certes mais celui-ci ne fait pas exception, régulièrement des décisions "prises d'en haut", annoncées "pour le bien commun", qui en fait ne répondent à aucun "bien particulier". Notre démocratie place ainsi souvent le une forme de valeur suprême globale pour la société, qui oublie de plus en plus ses composants, les individus, c'est-à-dire vous, moi, nous autres les êtres humains. Et l'actualité nous fournit un exemple symptomatique de cette tendance lourde à vouloir se persuader que l'on a fait son boulot une fois ne décision globale "pour le bien commun" prise.
De quoi est-il question avec le passage à la limitation de la vitesse sur les routes à 80 km/h ? De sécurité routière nous dit-on. En fait, il y a une évidence statistique : avec cette réduction de la vitesse, obligatoirement le nombre d'accidents va baisser. Et le gouvernement en place pourra se gargariser d'avoir obtenu un succès. Mais en l'occurrence la baisse ne sera que légère. Alors que s'il avait mieux réfléchi et mieux utilisé les moyens de l'Etat, il aurait pu obtenir des résultats autrement plus probants et à des coûts largement inférieurs.
En quoi cette décision unilatérale démontre-t-elle le peu d'engouement du pouvoir central pour la ruralité ? Tout simplement parce que personne n'a analysé les causes du problème posé (améliorer la sécurité routière). Et ces causes ne sont pas les mêmes partout. La vitesse n'est qu'une statistique globale, encore eut-il fallu affiner, en particulier au niveau des lieux. Ce n'est donc pas une seule décision qu'il faut prendre, mais de multiples petites décisions locales pour améliorer au cas par cas les statistiques sur chacune des routes. La logique est la même que pour l'application de la loi Notre : on applique une recette généraliste à tout le monde, comme pour étouffer tout pouvoir décisionnel local proche des réalités du terrain. La loi Notre, qui retire des pouvoirs aux élus locaux pour les donner à des fonctionnaires, est une forme d'atteinte à la démocratie. La décision sur les 80 km/h a été prise dans le même esprit : un seul pays, donc zéro particularismes locaux. Sans aller jusqu'à prôner l'autonomie des régions, le simple bon sens consisterait à aller en direction de ce qui est le mieux pour chaque citoyen.
Le financement de l'entretien des routes, un frein à la sécurité routière
Que faudrait-il entreprendre dès lors pour améliorer la sécurité routière sur les routes des campagnes ? Déjà, prendre en compte l'existant : qui gère quoi ? Aujourd'hui, les routes sont sous responsabilité nationale, départementale, ou communale. Dans certains cas les départements gardent la charge de l'entretien des routes jusqu'au panneau d'entrée dans la commune, dans d'autres ils laissent la commune s'en dépatouiller jusqu'à ses limites légales, qui vont souvent au-delà des dernières maisons. Et le fameux panneau de limitation à 50 km/h dans les communes sanctionne, mais pas toujours, le responsable de l'entretien de la route.
Nos articles sont ouverts aux commentaires sur une période de 7 jours.
Face à certains abus et dérives, nous vous rappelons que cet espace a vocation à partager vos avis sur nos contenus et à débattre mais en aucun cas à proférer des propos calomnieux, violents ou injurieux. Nous vous rappelons également que nous modérons ces commentaires et que nous pouvons être amenés à bloquer les comptes qui contreviendraient de façon récurrente à nos conditions d'utilisation.
Depuis son lancement Atlantico avait fait le choix de laisser ouvert à tous la possibilité de commenter ses articles avec un système de modération a posteriori. Sous couvert d'anonymat, une minorité d'internautes a trop souvent détourné l’esprit constructif et respectueux de cet espace d’échanges. Suite aux nombreuses remarques de nos lecteurs, nous avons décidé de réserver les commentaires à notre communauté d’abonnés.