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Maggy Biskupski ne sera plus jamais en colère...
©BORIS HORVAT / AFP

RIP

Elle s'est donnée la mort. Sa mort fait entendre encore plus fort le désespoir de la police.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Un suicide est presque toujours un mystère. Parfois une lettre de celui ou de celle qui a renoncé à vivre fournit une explication. Maggy Biskupski en avait fait une. On n'en connaît pas encore la teneur.

Elle était connue. Suffisamment pour que Christophe Castaner, son ministre de tutelle, fasse part dans un communiqué de sa « profonde tristesse ». Avec cette phrase pour qu'on pourrait trouver pour le moins singulière : « Elle avait porté la parole des policiers après les drames de Viry-Chatillon (deux policiers attaqués au cocktail Molotov dans leur voiture) ».

Bizarre non ? Christophe Castaner ignore-t-il que d'avoir porté cette parole a valu à Maggy Biskupski une enquête de l'IGPN, la police des polices, pour manquement au devoir de réserve ? Christophe Castaner ne sait-il pas que l'IGPN est sous ses ordres ? Passons. Et redonnons plutôt la parole à Maggy Biskupski.

Elle avait fondé l'association « Mobilisation des policiers en colère ». Invitée sur les plateaux de télévision elle ne mâchait pas ses mots pour dire l'exaspération de ses collègues humiliés, méprisés, frappés et caillassés. D'autres voix, hélas, étaient plus fortes que la sienne. Celle d'un Yann Moix qui lançait : « les policiers chient dans leur froc ». Celle des manifestants imbéciles scandant : « Tout le monde déteste la police ». Celle de racailles portant des t-shirt marqués : « Urgence, la police assassine ! ».

On n'entendra plus, pour leur plus grand plaisir, la voix de Maggy Biskupski. C'était une femme digne et courageuse. Nous lui dédions la phrase du pasteur Niemöller : « Le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes ». Maggy Biskupski ne portait pas de pantoufles...  

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