Bientôt privés d'investitures pour les législatives : l'autre raison qui pousse les frondeurs à envisager de voter la motion de censure<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Bientôt privés d'investitures pour les législatives : l'autre raison qui pousse les frondeurs à envisager de voter la motion de censure
©Reuters

Plus rien à perdre

Afin d'éviter que le futur quinquennat, si François Hollande était réélu, ne soit miné par une opposition interne, la rue de Solférino entendait priver les frondeurs de leur investiture. N'ayant plus rien à perdre, beaucoup pourraient ainsi être tentés de soutenir la motion de censure.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

Voir la bio »

"Ils n'oseront pas soutenir une motion de censure. Les frondeurs ne veulent pas sortir du PS. Ils ne sont pas prêts à prendre ce "risque"... Depuis que le 49.3 a été déposé, l'entourage de Manuel Valls et celui de François Hollande se rassurent à bon compte. Non les frondeurs ne fronderont pas jusqu'au bout. "S'ils soutiennent une motion de censure, ils ne seront pas réinvestis, ils ne veulent pas de ça", assure un proche du Premier ministre qui omet de dire que les discussions concernant les investitures pour les législatives de 2017 ont débuté depuis déjà plusieurs semaines au PS. Et elles ne sont pas à l'avantage des frondeurs justement.

Depuis longtemps déjà, lorsque François Hollande choisit un ministre il prend garde à ce que le suppléant de celui-ci, amené donc à le remplacer à l'Assemblée, ne soit pas un frondeur. Lorsque les discussions concernant les législatives de 2017 ont commencé rue de Solférino, la priorité a donc été de ne pas renouveler les investitures d'un maximum de ceux-ci.

"On paye cher d'avoir eu ces frondeurs, il est normal qu'on tente d'en limiter le nombre en vue de la prochaine législature", explique un cadre du groupe PS de l'Assemblée nationale qui ajoute "il faut quand même avoir une certaine cohérence". Et lorsqu'on lui demande si les frondeurs ne seraient pas du coup tentés de faire tomber le gouvernement puisqu'ils n'ont justement plus rien à perdre, ce cadre soupire " ils sont dans une logique qui nous échappe, ils veulent enterrer ce quinquennat pour plus vite préparer la suite, ils sont dans une logique suicidaire".

Alors bien sûr, les frondeurs n'ont pas frondé comme on fait un chantage, pour récupérer leur circonscription. Comme le dit Laurent Baumel "nous ne sommes pas dans une optique stratégique, nous avions un devoir d'agir". Mais n'ayant plus rien à perdre, le PS a sans doute eu du mal à les dissuader de déposer une motion de censure qui n'échoue, finalement, qu'à deux voix prêt. Reste à savoir s'ils iront jusqu'à soutenir celle de la droite. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !