Revue de presse des hebdos
Jean-François Kahn enterre la gauche dans Le Point, Abnousse Shalmani dénonce "l’union sacrée des racistes et des séparatistes" dans L’Express; Macron veut amadouer la Chine et soutient Attal comme la corde le pendu; Ciotti n’a plus que des ennemis
Aussi à la Une de vos hebdos : l’Express se régale du bullshit managérial et des discours pseudo-scientifiques de ses gourous. Sur fond de grand malaise des cadres et de burn-out général, il est salutaire de trier le bon grain de l’ivraie… Le Nouvel Obs raconte l’été 1944 à travers des histoires singulières et méconnues. C’était il y a 80 ans. Merci, les boys !
La gauche, à contretemps pour Jean-François Kahn
Son dernier livre est "une sorte d’acte de décès en même temps qu’un appel à la résurrection” de la gauche, qu’il prolonge dans le Point : “l’extrême droite va peut-être gagner les prochaines élections. Poutine attaque l’Ukraine, les injustices et les inégalités se creusent, le grand capital met la main sur la presse… Or, la gauche a dénoncé tout ça, mais quand ce n’était pas encore vrai ! Elle voyait du libéralisme alors qu’on était presque socialistes. Maintenant que ça devient vrai, elle le dénonce toujours. Mais elle n’est plus écoutée.”
L’historien pointe qu’elle “glorifie les périodes les plus attentatoires aux impératifs de démocratie représentative et de libertés”, que sont la Terreur et la Commune. Et ne comprend pas qu’on s'accroche au terme socialisme, “un terme qui désigne à la fois l’émancipation et l’oppression, l’humanité et le crime”, dans une fidélité aux mots plus qu’au peuple, dont la gauche se réclame “quand celui-ci rejette la réforme des retraites, mais ne le suivent plus quand il plébiscite la loi immigration.” Idem chez LFI, “qui cherche moins l’intérêt des petites gens que l’occasion de surjouer l’insoumission à un ordre.”
Une gauche périmée, donc, comme son nom : “qui peut croire que les élus de gauche sont favorables à un régime de type socialiste ou productiviste socialiste ?” L’éditorialiste en appelle donc à une dissolution des gauches “pour se fondre dans une large force de résistance républicaine, démocratique, laïque et sociale,” au lieu de s’américaniser à travers la question des identités de genre et de ”race” : “un produit d’importation”, dont l’idée était condamnée par la gauche elle-même il y a 30 ans : “c’est comme en Mai 68, où des petits groupes gauchistes, ultraminoritaires, ont fini par imposer une grande partie de leur idéologie.” Comme les Indigènes de la République, qu’il qualifie de “groupe raciste. Objectivement raciste.” Et Mélenchon ? “Fou. Oui, fou. Je pense que son narcissisme, son égocentrisme l’ont rendu fou. Il voit bien les sondages, il voit qu’il régresse. Mais le fait de remplir les salles l’exalte, et ça lui suffit.” Pour lui, ”l’heure est grave. Car c’est une loi de la physique : pour tenir, une démocratie a besoin d’une droite et d’une gauche.”
Et justement, à gauche, on se prend à rêver d’un retour en grâce, avec la percée de Glucksmann aux européennes. Retour de la social-démocratie, nouvelle union de la gauche… mais un vieil élu PS relativise : “la gauche est dans une bulle onirique, non pas au sens où elle délire, mais où elle n’est plus cramponnée à la réalité sociale et culturelle du pays. Ce sont des frémissements entre eux, mais ils sont très loin du pays. La gauche, dans les sondages pour 2027, pèse 30 % toute mouillée.”
Xi Jinping à Paris, sur fond de chinoiseries
La visite d'État en France du président chinois célèbrera les 60 ans des relations diplomatiques entre la France et la Chine, mais ”le langage diplomatique aura du mal à dissiper les sujets qui fâchent” selon l’Express, dont le soutien chinois à la Russie. Il y a 60 ans, notre PIB était 1,6 fois supérieur au PIB chinois, aujourd’hui’hui, c’est 5,6 fois l’inverse ! ”Notre déficit commercial avec la Chine a légèrement fléchi en 2023, mais, au-dessus de 40 milliards d’euros, il reste la preuve statistique de notre vulnérabilité.”
Pour le Point, entre la Chine et l’Occident, “le fossé apparu lors de la pandémie de Covid s’est creusé avec les guerres en Ukraine puis au Proche-Orient.” La visite est un vrai “casse-tête”, tant elle ne doit pas ressembler à celle de Poutine : elle va donc finir… en randonnée dans les Pyrénées, “au pays de Manette, la grand-mère adorée” du président Macron. “Pour qu’ils aient le temps de se dire des choses de manière très franche”, dit-on à l'Elysée, avant de filer vers la Hongrie et la Serbie, “dont les dirigeants sont les plus proches de la Russie.” Une provocation aux yeux de Bruxelles, et qui montre l’inanité du projet macronien de “faire de la Chine un agent de la paix en Europe” car “la Chine bénéficie de cette guerre économiquement et n’a aucun intérêt à aider l’Occident.”
On croit tout de même du côté de l’Elysée pouvoir faire sortir la Chine de sa ”neutralité prorusse” ; le Nouvel Obs en doute aussi, pour qui la politique de Macron “évite les sujets sensibles, brouille son message et dessert son ambition.” Ses gaffes sur Taïwan (”ce n’est pas notre problème”) à son retour de Pékin en 2023 sont encore dans les mémoires, ainsi que son ”dédain pour les experts en géopolitique qui l’avaient alerté sur la responsabilité de Pékin dans l’aggravation des menaces militaires dans la région.”
Les questions qui fâchent sont laissées à Bruxelles, au profit des intérêts économiques français, mais pour combien de temps ? Car Pékin, nous apprend Le Point, attribue à la France l’enquête menée par l’UE pour soupçon de dumping chinois sur les voitures électriques, et contre-attaque sur le cognac et les eaux-de-vie.
Bref, une instrumentalisation réciproque, pour se donner une image d’indépendance côté français, et pour fragiliser l’alliance des pays démocratiques de l’autre : “la Chine voit que l’Europe se rapproche de plus en plus de la position américaine sur les dossiers de sécurité économique, et cela lui fait peur. Elle redoute l’instauration de mesures européennes encore plus fortes et cherche des acteurs pour neutraliser ce processus” (Le Point).
Septennat Macron: en coulisses, des mauvais coups
On savait la politique impitoyable, Marianne nous le confirme en nous racontant les sales coups que se sont faits les macroniens. “Gardez-moi de mes ennemis, mes amis, je m’en charge”...
En premier lieu l’affaire Benalla, qui éloigne le couple Macron-Philippe. Mais aussi fait prendre ses distances à Gérard Collomb, qui “a l’impression de se faire balader par son cher ami “Manu”...” et refuse de couvrir l’Elysée lors de la commission d’enquête. Il claque la porte en critiquant “l’hubris” et “le manque d’humilité” de l’exécutif, pas dupe des manœuvres de Sarkozy pour placer Darmanin à Beauvau.
Edouard Philippe est ciblé, pendant la crise de Gilets jaunes, déjà, pour ne pas vouloir desserrer les cordons de la bourse. “Auprès des journalistes, on sert le récit d’un président emprisonné par ses propres conseillers technocrates.” Mais surtout parce son entourage “s’inquiète de voir le locataire de Matignon se présenter aux municipales à Paris, pour s’en servir de tremplin présidentiel.”
Et Alexis Kohler tombe en disgrâce auprès de Brigitte Macron, “coupable à ses yeux d’avoir trop joué en faveur de Matignon. De même, pour la succession de Jean Castex : “dans l’entourage du président, ils sont nombreux à souhaiter le départ du secrétaire général. Le président fait comprendre à son subordonné, à son service depuis 2014, que ses jours sont comptés.” Pas découragé, il mène avec Ferrand et Bayrou la fronde contre Catherine Vautrin. Puis “pousse ses pions dans les cabinets ministériels” : Rousseau au cabinet de Borne, c’est, pour les transfuges LR, “un vrai hold-up des technos du PS!”
Et on apprend pour finir que “Macron soutient Attal comme la corde soutient le pendu”. Pour un ancien ministre de Bercy cité par le Nouvel Obs, ”Gabriel Attal, qui sortira fragilisé des européennes, ne résistera pas aux prochains votes budgétaires à l’automne.” Le 49.3 ? ”Il pourrait en passer deux ou trois, mais quinze ça me paraît improbable” : tous les partis sont prêts à voter la censure, y compris avec le RN, et ”plus un député d’opposition ne peut soutenir” le gouvernement.
Le paradoxe des européennes
Il est énoncé par un eurodéputé vert, dans le Nouvel Obs : ”le souhait et la nécessité accrus d’intégration européenne se combinent avec davantage de crédit accordé aux eurosceptiques”. Les élections sont sous tension pour l’hebdo, qui fait de l’échec probable de la liste macronienne la marque du recul de l’idée d’Europe puissante. Le RN (dont le groupe pourrait bien être la 3° force du parlement) fait du scrutin un ”référendum anti-Macron”, et les ministres avouent eux-mêmes une ”usure inexorable” après un septennat. Même auprès de ses propres électeurs - d’où la dramatisation du sort européen par le président.
L’hebdo rappelle que ”les formations radicales sont en tête des intentions de vote dans un tiers des Etats membres”,sur fond d’ingérences russes, dont un oligarque aurait soudoyé des eurodéputés d’extrême-droite. Pourtant les leçons du Brexit sont là, l’adhésion à l’Europe est forte, la crise du Covid a été gérée en commun, une défense européenne se dessine, des lois structurantes ont été voté sur le numérique, l’immigration, faisant dite à Bernard Guetta, député Renew que nous faisons “l’union politique après l’union commerciale et l’union monétaire”.
Mais ”l’extrême droite prospère sur le sentiment d’insécurité économique, source de colère et de réflexes xénophobes, anti-immigrés et anti-élites”, tout en s’institutionnalisant, selon le politiste Gilles Ivaldi, descendant de l'inventeur de la machine à courber les bananes. Avec ce niveau d’analyse, pas étonnant…
Le vote RN, un vote ordinaire
Pour le sociologue Félicien Faury dans le Nouvel Obs, ”plus que toute autre logique économique ou géographique, c’est un “prisme racial” qui fonde le vote des électeurs RN. Le vote anti-musulman s’explique pour lui par un ”soupçon de radicalité cachée”, plus que par un vote anti-religieux.
C’est un vote “moins protestataire et antisystème qu’un vote d’intégration”, de défense “d’une norme qu’on sent fragilisée, et qu’il s’agit de défendre”: “celle de la France moyenne, celle du travail, du mérite, associée à une dimension raciale.” Un vote qui devient normal, valorisé : “il faut se méfier de trop individualiser le vote RN. Des logiques collectives sont toujours à l’œuvre”. On est loin de la normalisation du RN “par le haut”, dénoncée habituellement…
Et ”la défiance vis-à-vis du monde politique est telle qu’elle touche aussi le RN. Ce qui signifie qu’il n’y a pas d’irréversibilité du vote. Voter RN, cela ne vous définit jamais totalement.”
La fac, les flics et les militants : comme un déni de démocratie ?
On s’écharpe sur les campus français comme aux Etats-Unis à propos de la Palestine. A la Sorbonne, ”une poignée d’étudiants sont désormais visés par une procédure disciplinaire et par un signalement judiciaire”, mais pour l’Express, les présidents d’université ont du mal à trancher entre ”l’antisémitisme puni par la loi, un antisionisme agressif et un militantisme radical protégé par la liberté d’expression.”
Des inscriptions antisémites souvent du fait de minorités activistes, puis un ”12 mars” (qui voit une étudiante juive interdite d’amphi à Sciences Po) récupéré par Mélenchon, de quoi se faire un sang d’encre pour la liberté d’expression ?
Pour un juriste en droit des libertés interviewé par le Nouvel Obs, ”mieux vaut prendre le risque de la liberté d'expression que de son bâillonnement” : la qualification d’”apologie du terrorisme” doit se faire avec prudence, en tenant compte de ”Qui s'exprime ? Qui le propos vise-t-il ? Dans quel but et quel contexte ?”
Il ne souhaite pas une immunité, mais une protection renforcée pour les acteurs politiques ou syndicaux : leur propos, s’il ”s’inscrit dans un débat d’intérêt public” est ”présumé contribuer au débat démocratique”. Pas un quitus : ”les sanctions doivent être appliquées, si les limites admissibles sont clairement dépassées.”
Et de dénoncer que l’instrumentalisation du droit par le débat politique : en cas de plainte, le parquet ou un juge devrait l’analyser avant toute convocation, aujourd’hui automatique, par la police, pour éviter aux magistrats de ”devenir les juges de paix de ces conflits politiques”. Une dérive qu'il voit déjà à l'oeuvre dans les suspensions de mesures politiques médiatisées, mais illégales, comme les couvre-feux. Cela ”use les digues de l’Etat de droit.”
Pour Natacha Polony dansMarianne, “dans un monde universitaire où la description rationnelle du monde et la recherche de la vérité ont laissé place à l’expression nombriliste des ressentis, l’inculture estudiantine et son corollaire, la dépolitisation totale, sont devenus les meilleurs alliés des manipulateurs et le terreau d’une guerre idéologique dont la première victime sera la démocratie.”
Aux Etats-Unis, pour Abnousse Shalmani dans l’Express, le Rubicon a été franchi : ”nous sommes passés un cran au-dessus de ce qui était déjà une franche manifestation d’antisémitisme et qui se double dorénavant d’un franc soutien à un groupe terroriste islamiste” à travers ”l’union sacrée des racistes et des séparatistes”.
Excommunication au Conseil des Sages de la laïcité
Le sociologue Alain Policar sera resté un an au Conseil des Sages de la laïcité, démis de ses fonctions par la ministre de l’Education Nicole Belloubet suite à un entretien où il critiquait l’application de la loi de 2004. à l’école. Natacha Polony dans son édito deMarianne, rapporte les propos d’un ministre : “il ne faut pas avoir la main qui tremble, l’objectif du Conseil est de défendre la laïcité à l’école, ce n’est pas un lieu de recherche.” Et relève que“l’entourage de Pap Ndiaye prétendait justement que ce Conseil des sages ne devait pas être un«Soviet suprême où tout le monde pense la même chose »…
Un changement de ligne ? “Une parenthèse, peut-être,” qui se referme, selon ce ministre. Or, le conseil a “une mission de conseil, d’expertise et d’étude relative à la mise en œuvre du principe de laïcité et à la promotion des valeurs de la République”, cite le sociologue dans le Nouvel Obs. Il se défend donc : “tolérer le port du voile, ce n’est pas, bien que l’on m’ait honteusement prêté l’avis contraire, penser qu’il est un vecteur d’émancipation.” En revanche, il considère “la chasse aux signes religieux ostensibles, le foulard islamique en l’occurrence, comme contre-productive” car ”la dénonciation lancinante des atteintes à la laïcité est instrumentalisée par l’islamisme afin de persuader les musulmans qu’ils doivent se reconnaître avant tout dans la communauté des croyants, plutôt que dans celle des citoyens.” Il se justifie d’avoir cité, mais pas repris à son compte, des “travaux sociologiques qui ont montré que les jeunes filles voilées expliquaient leurs comportements, conformes aux prescriptions, par la volonté d’échapper à la pression de leurs milieux, espérant ainsi gagner un espace de liberté.”
Il “préfère lutter contre la volonté de se dispenser de certains enseignements”, et dénonce une laïcité “officielle”, vue comme “un moyen d’unification des conduites plutôt que comme celui autorisant la préservation des libertés”. Au point d’affirmer que “la laïcité est ainsi devenue une religion civile et, nécessairement, elle a ses fanatiques.” Qui en font une “valeur identitaire”, et “contribuent à valider l’idée selon laquelle certaines parties de la population ne pourraient, en raison de leur foi, se plier à ses exigences.” On le suit moins quand il argue des “cérémonies imposées de dévoilement des femmes musulmanes en Algérie” coloniale, pour problématiser le sens du voile, mais on le suit sur ”la montée de l’intolérance par rapport à l’expression de la différence”... Sans plus trop savoir à quel Saint se vouer parmi ce Conseil de sages devenu fou…
La liste LR déclenche la fureur des barons
Éric Ciotti a déclenché la colère de Gérard Larcher en mettant en position éligible Nadine Morano : ”Non, mais il faut du renouvellement sur la liste !”, aurait tonné le patron des sénateurs… mais Ciotti n’a pas manqué de répartie : ”Et toi, Gérard, on te renouvelle quand ?” nous apprend Le Point. Un record d’abstention lors du vote de la liste au conseil du parti, dû entre autres à la rétrogradation en position non éligible des eurodéputés sortants. ”Le seul espace qu'on avait, c'était de récupérer les déçus de Macron. Comment on les fait revenir avec ça ?” Ça, c’est Nadine Morano en 6° place, elle qui voulait la 4°, et menaçait de partir chez Reconquête!C’est Brice Hortefeux, sauvé sous la pression de Wauquiez, relayant la pression sarkozyste. C’est le bras droit de Larcher qui refuse une 9° place non éligible, proposée à Geoffroy Didier, proche de Ciotti, mais qui se retrouve à la 11°place, car Bellamy, selon un cadre, ne voulait pas de lui… ”C’est le patron des jeunes LR et porte-parole, Guilhem Carayon, qui récupère donc la 9eplace… carsuspecté, sinon, de pouvoir partir au RN.”
Résultat, ”Ciotti était déjà très seul et il l'est encore plus. Si ça tangue le 9 juin au soir, il n'aura personne pour le soutenir, et surtout pas Wauquiez”, pour un responsable. Wauquiez qui ”préfère un parti à 4 % aux européennes pour ne pas ouvrir de guerre avant la présidentielle”.
Dans l’Express, on apprend que les députés LR ont brillé par leur absence lors du “débat d’orientation budgétaire", de lundi. "Mais qu’est-ce qu’ils foutent de leurs journées ?", demande un ténor de Renaissance. Ils pleurent, voilà tout.
Les corporatismes, grands vainqueurs des JO
Pour le Point, la médaille d’or va aux syndicats, qui profitent des JO pour braquer la France, et l’Etat. “Pour un syndicaliste, les JO sont une arme de blocage atomique”, confirme Raymond Soubie, ex-conseiller aux questions sociales de Sarkozy. Les “superbloqueurs” que sont les cheminots, les contrôleurs aériens ou la RATP parviennent à obtenir “un maximum de nouveaux “acquis sociaux” avant le coup d’envoi de la compétition.” Normal, puisque le président a dit en avril “oui à la trêve olympique en matière sociale”...
En plus de primes JO, à la SNCF, les cheminots ont obtenu un dispositif de préretraite qui “compense en partie les effets néfastes de la réforme des retraites”, et dont le coût est gardé secret, malgré le statut public de l’entreprise. De 35 millions d’euros avancés par un spécialiste du ferroviaire, à jusqu’à 300 millions par an pour l’Ifrap (qui n’aime pas les avantages sociaux). Pour Raymond Soubie, “l’Élysée était au courant, c’est évident”, et selon l’hebdo, l’accord avait même été validé par Borne à Matignon.
Les contrôleurs aériens ont vu l’Etat céder sur leurs revendications, pour 50 millions d’euros par an. A la RATP, ce sont les primes JO qui fleurissent : “Jean Castex est un gaulliste social qui a le sens du compromis”... L’hebdo craint les préavis déposés dans la fonction publique, et la surenchère de l’ex-numéro un de l’Unsa, Luc Bérille : “j’ai vu les annonces du Premier ministre sur une énième réforme de l’assurance-chômage. Est-ce le moment, à quelques mois des Jeux, de mettre sur la table un sujet aussi inflammable ?”
Le Point presque triste que la note de la France n’ait pas été dégradée, le Nouvel Obs fâché contre la fin de l’inflation
”On peut s’étonner que les agences de notation ne s’inquiètent pas davantage des énormes risques de déstabilisation de la zone euro que présente la divergence vertigineuse des niveaux de dette entre la France (110,6 % du PIB) et l’Allemagne (63,6 % du PIB),” affirme l’hebdo, qui voit dans “le laxisme budgétaire français” une cause possible de mort pour l’Europe. Il s’étonne encore que “Moody’s et Fitch ne s’alarment pas de la situation politique en France et de l’éventuelle arrivée au pouvoir dans un avenir plus ou moins proche du RN.” Et nous en veut, à nous, citoyens, de notre “indifférence totale” à la dette et aux déficits, de notre degré d’addiction aux dépenses publiques”. Et vlan ! Le Nouvel Obs a une autre analyse, qui considère que ce sont les 13 000 milliards épargnés par les français qui garantissent la dette publique (3100 milliards d’euros). Mais il s’énerve lui aussi : contre les banques centrales qui “se poussent un peu du col” en matière de baisse de l’inflation : “la disparition des causes de l’inflation (la poussée des prix de l’énergie ou des denrées alimentaires) explique bien mieux la fameuse ”victoire” que les coups de matraque portés par la BCE à l’activité, à travers ses hausses de taux d’intérêt.” Et rappelle qu’une inflation corrélée à une hausse des salaires est saine pour l'économie : elle limite le poids des dettes, “y compris en France, quoi qu’en disent les phobiques de la dépense publique (elle est passée de 115 % à 110 % du PIB).”
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