Ivres, les investisseurs étrangers plébiscitent la France<!-- --> | Atlantico.fr
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Gouffre à pognon déguisé en investissement.
Gouffre à pognon déguisé en investissement.
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La beauté cachée des laids

En Europe et depuis 5 ans, la France est le premier pays d’accueil pour les investissements internationaux. Ils sont vraiment fous, ces Romains...

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Dans cette vallée de larmes qu’est la France où, ployant sous les impôts et les taxes entre deux grèves de la SNCF, on meurt de faim pendant que des ados se poignardent les uns les autres sur des chaussées constellées de nid-de-poules et jonchées de détritus, on se demande vraiment si les investisseurs étrangers regardent la télé…

Car enfin, s’ils s'étaient réellement rancardés sur la forme de l’Hexagone (hi hi hi), en auraient-ils fait, et pour la cinquième année consécutive par dessus le marché, le premier pays européen pour les investissements internationaux, loin devant la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ses rivaux les plus proches dans ce classement ? Bien sûr que non ! Vous placeriez vos économies dans un pays en phase terminale, vous ?

Moi pas. Je garde mon Livret A.

Mais bon, auprès de ces crétins d’étrangers sous-informés, la France passe pour une nation aux « fondamentaux attractifs », jouissant de « compétences et d’infrastructures de qualité », et dont « les perspectives devraient encore s’améliorer dans les trois années à venir »… 

N’importe quoi !

D’un autre côté, s’ils sont assez inconséquents pour avoir, en 2023, déclenché 1 194 projets d’implantations ou d’extensions de sites d’activité (dont 530 usines) pour quelque 36 milliards de dollars et recruté 40 000 personnes entre Dunkerque et Marseille, on ne va pas se mettre en travers de leur route. C’est leur pognon après tout, ils peuvent bien le miser sur un canard boiteux pareil si ça leur chante...

Ernst & Young (EY), le cabinet d’audit financier ayant compilé ces données pour son « baromètre » annuel, s’étonne d’ailleurs de ce « paradoxe entre une France qui doute de l’intérieur et séduit de l’extérieur », autant dire entre ces Français, réalistes, qui savent bien à quel point nous avons catastrophiquement dévissé, et ces industriels étrangers, gros naïfs, qui croient s’assurer un avenir en ouvrant une giga-factory après l’autre.

Lorsqu’il ne leur restera plus que leurs yeux pour pleurer, qu’ils ne viennent pas se plaindre. Ils n’avaient qu’à allumer la télé.

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