Cette étrange schizophrénie des dirigeants occidentaux concernant TikTok<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Les fonctionnaires critiquent l'application à un moment donné, mais l'utilisent pour attirer les plus jeunes à un autre moment.
Les fonctionnaires critiquent l'application à un moment donné, mais l'utilisent pour attirer les plus jeunes à un autre moment.
©NARINDER NANU / AFP

Dissonance cognitive

Les fonctionnaires critiquent l'application à un moment donné, mais l'utilisent pour attirer les plus jeunes à un autre moment.

Michael Curzon

Michael Curzon

Michael Curzon est un rédacteur d'actualités pour The European Conservative, basé dans les Midlands en Angleterre. Il est également rédacteur en chef de Bournbrook Magazine, qu'il a fondé en 2019, et a précédemment écrit pour l'Express Online de Londres. Son compte Twitter est @MichaelWCurzon.

Voir la bio »

L'Europe et les États-Unis appellent à la répression de TikTok, la plateforme particulièrement populaire auprès des jeunes. Mais pendant leur temps libre, leurs fonctionnaires créent des profils sur l'application et partagent de courtes vidéos dans l'espoir de conquérir ces mêmes publics nouvellement aptes à voter.

La Commission européenne entame son deuxième cycle de procédures formelles à l'encontre de la société chinoise TikTok, qui pourrait aboutir à l'interdiction du plan de récompense "Lite" de l'application. Les fonctionnaires de Bruxelles estiment que ce système, qui permet aux utilisateurs de recevoir des bons d'achat Amazon et des cartes-cadeaux PayPal s'ils s'engagent dans un grand nombre de contenus, pourrait créer une dépendance, en particulier chez les jeunes, c'est-à-dire la plupart des utilisateurs de TikTok.

Ironiquement, il semble possible que les utilisateurs du programme "Lite" reçoivent des récompenses en s'engageant avec du contenu créé et partagé sur le propre compte TikTok du Parlement européen. En effet, alors que le Parlement a interdit à son personnel d'utiliser TikTok en 2023 en raison de craintes liées à la sécurité de la Chine, il a ensuite créé un profil pour "faire passer le message" avant les élections de cette année.

Alors qu'il est depuis longtemps question que l'Allemagne soit le premier pays d'Europe à interdire complètement l'application, le chancelier Olaf Scholz a lui-même rejoint la plateforme ce mois-ci. C'est-à-dire le même mois où l'Office de protection de la Constitution du Brandebourg a mis en garde contre la "TikTokisation de l'islamisme", les "enfants et les jeunes" étant ciblés par des "extrémistes, y compris des islamistes et des prédicateurs salafistes". Mais ne vous inquiétez pas, il promet que "je ne danserai pas".

Le bilan de l'Amérique n'est guère meilleur dans tout cela. Le week-end dernier, la Chambre des représentants des États-Unis a fait passer une loi qui interdirait TikTok dans le pays à moins qu'il ne se sépare de ByteDance, sa société mère chinoise.

Cette nouvelle pourrait inciter certains à se demander pourquoi le président Joe Biden, à l'instar de ses homologues européens, dispose lui-même d'un profil. Le titre de sa première vidéo - "lol hey guys" - suggère que ce n'est pas parce qu'il cherche à élever le niveau de la discussion politique. La réponse se trouve peut-être, une fois de plus, dans l'approche d'une élection majeure.

Cet article a été initialement publié par The European Conservative.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !